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Le recyclage mis en boîte
jeudi, 30 mars 2006 / Marine Digabel

Des surligneurs sans solvants, des trousses en pneu, des agrafeuses sans agrafes. Greenlab fait dans le recyclage pour les entreprises. Et ça marche.

L’aventure commence il y a trois ans sur le Web. Olivier Demaegt, 28 ans lance son blog. Il veut y causer développement durable. Mieux, pour s’amuser, il fouine à gauche à droite et tente de dénicher des produits écologiques pour le compte de Rail Europe, une filiale de la SNCF qui l’emploie alors. Mais le jeune homme se casse vite le nez. Pas si facile de faire du recyclable. Pas facile non plus de convaincre son employeur. Olivier ne lâche pas le morceau. Il laisse son blog s’endormir, quitte son emploi et se décide à voler de ses propres ailes. Un coup de fil à son cousin dirigeant d’une entreprise - Greenlab - dédiée aux fournitures écologiques de bureau et le tour est joué.

Verte concience

Les deux cousins sont sur la même longueur d’onde. Complémentaires, animés de la même philosophie, ils veulent donner à leur entreprise ce supplément d’âme lié à la protection de l’environnement. Et les ingrédients de la réussite sont là. Un projet bien ficelé, le soutien de leur banque - car Greenlab s’appuie sur un chiffre d’affaires de 450 000 euros en 2005 - et une équipe de six personnes très motivée. Les deux fondateurs la jouent modeste malgré tout. "Notre entreprise est performante, mais nous nous appuyons avant tout sur une forte demande". La preuve avec l’un de leurs clients - l’école de commerce d’Angers - qui affirme "rechercher des fournisseurs responsables et compétitifs tout en essayant de contribuer à la sensibilisation des étudiants au recyclage et à la protection de l’environnement". La prise de conscience du grand public à l’état de la planète progresse. Une aubaine pour la petite entreprise basée à Angers.

Tout n’est pourtant pas si rose. Pour composer la gamme de produits de bureau estampillés Greenlab ou Un bureau sur la terre - son nouveau nom -, les deux cousins s’arrachent parfois les cheveux. "Entre un produit écologique dans un emballage lambda produit à 20 km de l’entrepôt et un produit 100% écologique qui vient de l’autre bout de la planète, le choix est cornélien", commente Olivier. Alors tant pis. Quitte à restreindre la gamme de produits disponibles, pas question de mégotter sur l’exigence de qualité environnementale.

Stylos en carton recyclé

D’ailleurs, le catalogue de fournitures est plutôt étoffé. Au menu des réjouissances, figurent ainsi des produits d’entretien écologiques (emballage compris) du Maine-et-Loire, des surligneurs sans solvants suédois pour les accro au Stabilo ou, mieux encore, de gros crayons de couleurs fluo allemands pour surlignage occasionnel (comme ça, ça ne sèche pas)... Les deux cousins ont aussi inclus des stylos Pilot en plastique recyclé, même s’ils ne sont pas parmi les plus écologiques du marché. "L’idée est d’amener doucement l’entreprise vers nos produits, car toutes ne sont pas encore prêtes à franchir le pas". Objectif final : proposer des stylos bille basiques et rechargeables en carton recyclé à 16 centimes l’unité. Mais Greenlab vend aussi du gobelet recyclable, des agrafeuses sans agrafes...

Pas question que la qualité de service ou les prix puissent souffrir de la dimension "écolo" des produits de la petite entreprise. Les clients ne suivraient pas. L’équipe de Greenlab a donc pris son bâton de pèlerin. Son obsession : convaincre du bien fondé de l’initiative, et tenir les délais de livraison des nouvelles références. Le recyclage progresse doucement dans les têtes, reste à le transformer en bons de commande.

Travailler sans (trop) gaspiller


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