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L’Allemagne tentée par la semaine de 40 heures
lundi, 19 janvier 2004 / Hélène KOHL

En Allemagne, les métallos donnent le la. Les accords entre travailleurs et patrons de la métallurgie servent de référence pour les négociations des autres branches. Or, celles de 2004 débutent sur un casus belli. La fédération des employeurs de la métallurgie a fait ses calculs. La faible croissance et l’entrée dans l’Union européenne de pays à bas coûts de production imposeraient un retour aux 40 heures de travail hebdomadaires... sans compensation salariale ! Chaque entreprise choisira si elle adopte ce nouveau rythme ou reste aux 35 heures (38 en ex-RDA). Les patrons ont le soutien des partis de droite et le ministre social-démocrate de l’Economie n’y est pas opposé. Face à eux, IG Metall, le syndicat aux 2,5 millions d’adhérents, rejette cette idée. Pour doper le pouvoir d’achat des 3,5 millions de travailleurs du secteur, il réclame une hausse de 4% des salaires... sans toucher à la durée du travail. Mais il est plus affaibli que jamais six mois après une crise interne - sur la question des 35 heures, déjà - qui a conduit à un changement de direction. Jürgen Peters, le nouveau président, jugé trop têtu, ne fait pas l’unanimité. Il pourrait donc jouer la carte du compromis pour soigner son image. Quoi qu’il en soit, faute d’accord avant la fin du mois, les grèves débuteront.