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mercredi, 19 octobre 2011 / Marie Molinario

C’est l’écart entre les quantités de thon rouge vendues dans le monde et les quotas de pêche, selon une étude de l’organisation américaine Pew environnement group.

Malgré les restrictions de plus en plus sévères, la surpêche et la fraude continuent de creuser l’écart entre la quantité de thon rouge capturée en mer Méditerranée et dans l’Atlantique nord-est et les quotas annuels fixés par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA). Ces chiffres alarmants proviennent d’une étude du Pew environment group, la branche environnementale du Pew charitable trusts, une ONG américaine.

Les quotas qui limitent la pêche du thon rouge ont été fortement réduits depuis 2008 : le seuil est passé de 28 500 à 13 525 tonnes en 2010. Mais la pêche, elle, n’a pas diminué. Du coup, l’écart entre la quantité négociée sur le marché mondial dépassait en 2008 de 31% le quota de la CICTA. En 2010, le surplus est passé à 141%, soit près de 32 564 tonnes de thons rouges surpêchées. L’ONG précise que ces chiffres ne tiennent pas compte du marché noir, qui pourrait encore augmenter la surpêche de 20% supplémentaires. Au total en 2010, la quantité de poisson pêchée serait près de trois fois supérieure au quota fixé.

Thon rouge promis à la disparition

Bien que les mesures restrictives prises depuis 2008 aient réduit le total des captures, les quotas n’ont ainsi qu’un effet limité sur la préservation de l’espèce. Selon le rapport, à ce rythme, le thon rouge de Méditerranée a moins de 24% de chance de se reconstituer d’ici 2022. La falsification de document et la vente illicite sont les principales cause de cet écart.

Pour améliorer le respect des quotas, un système électronique de documentation des captures, plus rapide, devrait être mis en place d’ici à mars 2012. Le groupe recommande également l’inscription, sur la liste des navires de pêches illégaux, des opérateurs italiens identifiés comme utilisant des filets dérivants interdits par la commission. Le quota de pêche de 2011 a été légèrement abaissé à 12 900 tonnes, pas suffisamment pour les associations, qui espèrent des mesures plus fortes dès la saison prochaine.