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Le palmarès des villes les plus embouteillées
lundi, 17 octobre 2011 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

Galère de parking, énervement au volant, un classement sur les déplacements pendulaires dans 20 villes du monde a été réalisé par IBM.

La voiture, ça ne fait pas que polluer, ça plombe la vie aussi. Surtout quand on est obligé de passer, dans l’habitacle, un temps déraisonnable. IBM a publié les résultats de son enquête sur la pénibilité des déplacements pendulaires.

Repérée par Groupe Chronos, un cabinet d’étude sur la mobilité, l’étude se nomme « Commuter pain survey ». En quelques pages, IBM y résume une enquête d’opinion auprès de 8 000 conducteurs dans 20 des plus grandes villes du monde. Résultat : Mexico, Shenzen, Pékin, Nairobi et Johannesburg remportent la palme des villes les plus pénibles à traverser. Montréal, Londres et Chicago sont au contraire parmi les plus fluides. Paris, elle, se situe dans la moyenne, en huitième position.

Parmi les facteurs de pénibilité dénoncés par les utilisateurs de véhicules : les arrêts incessants, l’incertitude quant à la durée du déplacement, la lenteur de celui-ci et la cohabitation avec des automobilistes agressifs. Dans ces 20 villes, les automobilistes empruntent leur voiture pour parcourir en moyenne 19,2 km. Un trajet qu’ils réalisent en 33 minutes, c’est-à-dire à une vitesse de croisière de 35,4 km/h. Et si les conducteurs américains et les habitants de Johannesburg parcourent les plus grandes distances (plus de 24 km en moyenne), les habitants de Mexico, Moscou, Bangalore, Pékin ou Nairobi restent le plus longtemps coincés dans leur habitacle, avec 40 minutes en moyenne par trajet. A Moscou, 45% des automobilistes déclarent même avoir déjà passé trois heures ou plus dans des embouteillages.

Stress au volant

Or, les bouchons ne font pas que polluer l’atmosphère, ils affectent aussi la santé des automobilistes. 42% des sondés se déclarent ainsi stressés par les conditions de déplacement, 35% sont sujets à l’énervement, 32% connaissent des troubles respiratoires et des difficultés de sommeil. C’est à Mexico, Milan, Bangalore et Johannesburg qu’on se dit le plus stressé. Les problèmes respiratoires sont plutôt le lot des Indiens et des Chinois.

Mais comment remédier à la congestion ? En construisant davantage de routes ? On se heurte alors souvent à des contraintes économiques et des limites physiques de place. Mieux vaut donc tirer le meilleur parti des infrastructures existantes, souligne le rapport, quitte à recourir à des outils de fluidification. Stockholm, parmi les meilleurs élèves de l’enquête, a installé depuis 2007 un péage urbain. Un mois après son introduction, le temps de trajet matinal avait chuté de 50%, souligne le rapport. « Mais l’étude de l’état du trafic peut aussi offrir une occasion de conduire une réflexion plus profonde sur la place de la voiture dans la société : les congestions routières sont à la fois la “maladie” à soigner et le symptôme d’une certaine organisation de la mobilité à repenser. Le trafic est un puissant révélateur des limites du “tout motorisé” et de ses pathologies. Reste à décider si on admet d’accroître encore les capacités ou si on choisit d’enrayer la fuite en avant. Des solutions existent, d’autres s’esquissent », précise encore le Groupe Chronos.


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