https://www.terraeco.net/spip.php?article19392
Un impôt vert… made in USA
vendredi, 30 septembre 2011

C’est un club au nom un peu étrange, que « Terra eco » vient de rejoindre : le « 1 % pour la planète », créé par Yvon Chouinard. Il défend le principe d’une contribution financière volontaire des entreprises pour la Terre. Bienvenue chez les masos.

Yvon Chouinard, vous connaissez ? Un papy fan de montagne et de surf, qui a passé sa vie à bâtir une entreprise de « sportswear » mondialement connue, Patagonia. La finalité de cette boîte pas comme les autres n’est pas (seulement) de faire du business mais (aussi) de rendre ses salariés heureux tout en préservant la planète. Nous n’allons pas dresser ici le portrait de cet homme atypique. C’est déjà fait

Non content d’avoir fondé Patagonia, Yvon Chouinard est aussi l’initiateur du club « 1 % pour la planète ». En ces temps de crise de la dette, le principe du « 1 % » a de quoi laisser rêveur. Prenons un exemple : une entreprise qui réalise 10 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. En adhérant au « 1 % », elle s’engage à reverser… 1 % de ce total – soit tout de même 100 000 euros – à des associations de son choix, contribuant à la protection de la planète.

Particularité du dispositif : que l’entreprise fasse des bénéfices ou pas, elle contribue. Dit autrement, les quelque 1 350 entreprises qui participent au « 1 % » dans le monde, ont décidé de se soumettre volontairement à un impôt vert. De quoi faire passer l’initiative « Taxez-nous » des « super-riches français » pour une sympathique collecte de pièces jaunes !

Le petit plus de la presse

Que devient l’argent ? Eh bien, les entreprises en question contribuent à financer 2 300 associations dans 43 pays et sur tous les continents. En France, plus de cent entreprises ont intégré le dispositif. Dont profitent de nombreuses organisations, comme nos amis du mouvement Colibris.

Et Terra eco dans tout ça ? Il se trouve que le cas de la presse est un peu particulier. Les fondateurs du club « 1 % » ont bien compris que soumettre notre « corporation » – un tantinet conservatrice et pas moins fauchée – à pareil impôt relèverait de la gageure. Mais la presse a un petit quelque chose que tout le monde lui envie : un lectorat. Le « 1 % » propose donc aux médias qui le souhaitent d’offrir des pages de publicité, et des espaces sur leurs sites Internet, pour diffuser les messages du club. Concrètement, Terra eco va donc offrir, chaque année, des espaces publicitaires pour une valeur globale d’au moins 1 % de son chiffre d’affaires. En 2011-2012, cela représente un effort de 20 000 euros. Bon, d’accord, cet argent ne sortira pas réellement de nos caisses. Mais si ce n’est un impôt, c’est au moins un cadeau qui a du sens. —

- Le site de 1% pour la planète