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Super-marmite.com, le melting-popote
vendredi, 30 septembre 2011
/ Hélène Binet
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Depuis un an, ce réseau social propose de partager, à prix doux, ses petits plats avec les gastronomes pressés du quartier.
« Hola les gens ! Je rentre d’une année à travers le monde, à découvrir les cultures par la nourriture… Depuis mon retour, je fais à manger pour mes voisins, qu’il s’agisse des restos du coin ou des habitants de mon quartier. Tout le monde apprécie jusque-là. Serez-vous les prochains ? » Parmi les 8 000 inscrits sur le site Super Marmite, DaBee sait titiller les papilles. Que propose-t-il ? « Les meilleurs cookies et muffins du monde ! ENORMES et qui débordent de chocolat qui FOND. » Et combien coûtent ces petites douceurs ? Trois euros la part. Mon four vient de tomber en rade, c’est décidé, je tente l’aventure. En trois clics, je m’inscris et envoie un message au pâtissier amateur qui joue du rouleau à moins de 50 mètres de mon évier.
Le jour J, je me pointe donc chez mon « Super marmiton » – que j’appelle désormais David. Le trentenaire me reçoit en chaussettes dans sa cuisine, me montre fièrement sa production qui fume encore. Il y en a pour moi, mais aussi pour trois autres personnes qui ont commandé leurs parts. Dans le couloir, je goûte les cookies encore chauds. Et je ne regrette pas l’option chocolat blanc.
Les cuisiniers inscrits sur le site cherchent souvent avant tout à rencontrer du monde. « Nous avons reçu des témoignages de personnes qui se sont fait inviter pour le dîner », s’amuse Séverine. Il faut dire que, dans cette affaire, l’aspect financier n’est que la cerise sur le gâteau. « Nous incitons les cuisiniers à ne pas proposer de plats à plus de 6 euros. Nous ne voulons pas être en position de concurrence déloyale avec les commerçants. » Super Marmite loyale, d’accord, mais commercer entre voisins est-ce vraiment légal ? « Il s’agit du même principe qu’Ebay. En deçà d’une certaine somme, on ne peut pas vraiment parler de commerce. »
Jusqu’il y a peu, Super Marmite n’était d’ailleurs qu’une coquille vide. Désormais constituée en SAS (société par actions simplifiées), elle prévoit de développer la publicité, de proposer des abonnements pour les traiteurs et, surtout, espère attirer les business angels pour faire bouillir la marmite. En attendant, Olivier et ses trois équipiers ont conservé leur poste bien au chaud dans leur entreprise, histoire de pouvoir mettre un peu de beurre dans leurs propres épinards. —