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mercredi, 21 septembre 2011 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

C’est le nombre faramineux de filiales que possèdent les 10 principales compagnies pétrolières et gazières du monde. Un moyen d’échapper à l’impôt sur les bénéfices…

Chacune des dix plus grandes entreprises pétrolières et gazières possèdent en moyenne 600 filiales, dont un tiers environ est localisé dans des paradis fiscaux ou des « juridictions secrètes ». C’est ce que révèle un rapport de la coalition d’ONG « Publish what you pay » (« Publiez ce que vous payez », ndlr ), qui décerne au passage la palme du maelström fiscal à la société BP, avec ses 1 596 filiales.

Mais pourquoi diable les Exxon mobil, Shell, Rio Tinto, BHP Billiton ou Glencore se compliquent-ils ainsi la vie ? Tout simplement pour payer moins d’impôts sur les bénéfices. « Publish what you pay » a fait le calcul pour Glencore, le géant des matières premières. Cette énorme holding, qui truste 60% du négoce mondial du zinc, 50% du cuivre ou 45% du plomb, n’a payé que 9% d’impôts sur ses 4 milliards de dollars (3 milliards d’euros) de bénéfices en 2010, en jouant notamment sur les différents mécanismes d’optimisation fiscale entre ses filiales.

Total totalement opaque

A noter que le français Total fait partie des très rares entreprises mondiales ayant refuser de déclarer les comptes de ses 685 filiales à l’étranger. Car contrairement aux États-Unis, au Canada ou à la Grande-Bretagne, aucune législation n’impose de le faire en France. Total s’est contenté d’avancer qu’il ne possède que dix succursales situées dans des pays dits « non-coopératifs », dont les Bahamas et les Bermudes. Mais, assure le géant français de l’énergie, ces filiales « n’ont pas été implantées là pour des raisons fiscales » : « Il s’agit le plus souvent d’un héritage de l’histoire. » Un héritage qui rapporte.