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19 à 21%
mardi, 6 septembre 2011 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

C’est le pourcentage de risque supplémentaire - pour les pompiers new-yorkais qui ont travaillé sur le site de Ground Zero - de développer un cancer.

Un risque calculé par rapport à l’incidence de cancers chez les pompiers qui n’ont pas mis les pieds sur le site, ni respiré les nuages de poussière, pendant et après la catastrophe du 11 septembre 2001. Le chiffre est tiré d’un article publié dans le journal scientifique The Lancet, la première étude sérieuse sur le sujet. « Nous restons prudents sur notre interprétation de ces chiffres parce que le temps écoulé depuis le 11 septembre est court pour mesurer le développement de cancers », tempèrent les auteurs.

Les chercheurs ont analysé l’état de santé de 9000 pompiers et identifié 263 cas de cancers (sur 238 attendus) chez les pompiers présents sur le site et 153 cas (sur 161 attendus) parmi les pompiers non exposés. Trop peu déterminant pour certains experts. Mais significatif pour David J. Prezant, le chef de l’étude, qui souligne qu’une forte augmentation des cas s’est produite dans les sept premières années suivant la catastrophe, soit beaucoup plus rapidement que prévu. Même en incluant les cancers qui auraient pu préexister au 11 septembre « il nous reste une augmentation de 19% », a-t-il expliqué à CNN. Raison invoquée ? La composition de la poussière, pleine de multiples éléments cancérigènes. Parmi eux : de l’amiante et du benzène issu du carburant des avions. Or, ces éléments chimiques ont pu « pénétrer plus profondément dans les poumons ou dans la circulation sanguine parce qu’ils ont été transportés sous forme de fines particules », a suggéré M. Prezant.

Les avocats des travailleurs-victimes espèrent bien que ces chiffres décideront l’administration à fournir une assistance médicale aux ouvriers. Le programme de compensation de ces victimes aujourd’hui fixé à 4,3 milliards de dollars (3 milliard d’euros) n’inclut pas la prise en charge des traitement anti-cancer, souligne le Timehttp://healthland.time.com/2011/09/...]. Il y a quelques mois en effet, l’Institut national pour la sécurité et la santé, en charge des versements, avait conclu qu’il n’y avait aucune connexion entre l’exposition à la poussière et l’occurrence de cancers.