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L’ex-cité minière a retrouvé un filon
jeudi, 25 août 2011

Loos-en-Gohelle, dans le Pas-de-Calais, se rêve en laboratoire de la ville durable, loin de son passé minier.

Loos-en-Gohelle n’a pas que ses deux terrils de 186 mètres, les plus hauts d’Europe, pour se faire remarquer. Cette ville de 7 000 habitants, dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, n’a cessé, depuis la fermeture de la fosse d’extraction 11/19, en 1986, de verdir son futur après un passé noirâtre. « A partir d’un territoire meurtri par le développement non durable de la mine, nous avons voulu créer un modèle de développement durable », résume le maire, Jean-François Caron. Trace de cette difficile transition, Loos affiche aujourd’hui encore un taux de chômage bien supérieur à la moyenne nationale.

« Contre l’opinion »

Sans vouloir renier le charbon, l’ancien maire de la ville et père de l’actuel, Marcel Caron, s’est fixé comme priorité de redonner une perspective au lieu, tout en impliquant la population. « Il s’est battu contre l’opinion de l’époque qui consistait à vouloir tout détruire, y compris les terrils », note Frédéric Kowalski, de l’association Chaîne des terrils.

Puis, Jean-François Caron s’est à son tour aperçu qu’il fallait préserver les terrils, ces réservoirs « d’espèces extraordinaires ». Cet hyperactif de 54 ans, qui travaille dans le secteur de la santé a été élu conseiller régional sous l’étiquette Verts en 1992, conseiller municipal en 1995, avant d’être élu maire en 2001. « Mon engagement a été d’emblée une synthèse entre le social, l’environnement et l’économique. Rien à voir avec l’écologie pure et dure. »

Ceinture verte

Premier chantier municipal à son actif : repenser avec les habitants le plan local d’urbanisme « d’une ville malmenée par la mine » en se penchant sur l’écoconstruction, les espaces verts, la mixité sociale… La ville parie aussi sur les initiatives pionnières en installant une scène culturelle à vocation nationale, en signant une charte du cadre de vie, avec des logements sociaux Haute Qualité Environnementale, une ceinture verte pour favoriser la biodiversité…

Durant les années 2000, les projets s’accélèrent, financés par la Région et l’agglomération, avec la création d’un Centre ressource du développement durable pour sensibiliser les populations ou encore d’une pépinière d’éco-entreprises… Si, au total, une centaine d’emplois ont été créés, le but avoué consiste moins à assurer le plein emploi qu’à créer un terrain favorable aux investisseurs tout en servant de laboratoire au développement durable. —

- Le site de la ville de Loos en Gohelle