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Sangliers morts : NKM ferme les plages
mercredi, 10 août 2011 / Agathe Mahuet

La ministre de l’écologie a ordonné la fermeture de plusieurs plages bretonnes, suite à la publication d’analyses confirmant la nocivité des algues vertes, responsables de la mort d’une trentaine de sangliers.

« Cela fait 20 ou 30 ans que ça dure, il faut que ça s’arrête un jour ». Après la mort en série de sangliers sur les côtes bretonnes, Nathalie Kosciusko-Morizet a joué la fermeté, mardi, lors d’un déplacement dans le Calvados. Avec comme priorité : protéger la population locale. « Aucune plage où les algues vertes ne peuvent être ramassées toutes les vingt-quatre heures ne doit être fréquentée ».

Les propos de la ministre de l’écologie interviennent deux jours après la publication de résultats très attendus. Les analyses effectuées sur une partie des 36 sangliers morts, ces dernières semaines, au bord du Gouessant et sur les plages de Morieux sont clairs : l’hydrogène sulfuré (H2S) – un gaz issu de la putréfaction des algues vertes – est la cause principale de cette singulière hécatombe. Des traces de ce gaz acide ont en effet été retrouvées dans les poumons de 5 des 6 cadavres analysés.

Désormais, a rappelé la ministre, il faut « d’urgence » mettre en œuvre le plan algues vertes initié l’an passé – un plan visant à réduire les flux de nitrates dans 8 baies de la région. En septembre, c’est la baie-pilote de St-Brieuc – la plus touchée par le fléau des algues – qui devrait être la première à signer ce plan d’action.

NKM a donc été claire. Il faudra du temps pour modifier un système hyper-productiviste qui existe « depuis des années ». Mais inévitablement, « des centaines d’exploitations » devront peu à peu « se transformer ». Car la ministre l’a reconnu : « l’agriculture a une part importante dans les nitrates qui sont produits en Bretagne et se retrouvent dans les rivières ». Un discours franchement éloigné des propos tenus par Nicolas Sarkozy lors de sa visite à Crozon, début juillet. Le chef de l’État avait alors défendu les agriculteurs, face aux écologistes « intégristes ».