https://www.terraeco.net/spip.php?article18571
Le 115 dit non dans 65% des cas
mardi, 26 juillet 2011 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

Quand les SDF demandent à être hébergés en urgence, c’est niet dans 65 % des cas. C’est la conclusion d’une étude réalisée pour « La Croix ».

Ce mardi 2 août, les travailleurs de l’hébergement d’urgence sont en grève. Ils dénoncent la crise du secteur et le désengagement financier de l’État.

L’expérience a été menée le 20 juillet sur un échantillon de 34 départements hors Paris. Résultat : sur 1701 demandes d’hébergement enregistrées auprès du 115, seules 596 ont été exaucées tandis que 1105 faisaient chou blanc. Dans 82 % des cas, le manque de places était invoqué. Un bilan d’autant plus alarmant que le profil des personnes en attente d’une mise à l’abri a changé. Moins de SDF solitaires « cassés » par la rue, plus de parents avec enfants, assure le quotidien. Sur les personnes refoulées par le 115 ce 20 juillet, 53 % étaient des personnes « en famille ».

Dans la capitale, exclue de l’étude, les chiffres auraient sans doute été encore plus alarmants. En 2010, Paris comptait 3700 familles SDF – soit 11200 personnes – contre 3000 en 2009. « Pour la première fois dans l’histoire du Samu social, le nombre de personnes en famille a dépassé celui des familles isolées (10 300) », selon Emmanuelle Guyavarch, démographe et directrice de l’observatoire du Samu social de Paris, citée par La Croix.

L’étude vient confirmer la crise du secteur. Le budget alloué à l’hébergement d’urgence et à la lutte contre l’exclusion a en effet baissé de 3% entre 2010 et 2011, confiait début juillet à Terra eco, Matthieu Angotti, directeur général de la Fnars. En région parisienne les coupes concernent surtout les nuits d’hôtel. L’enveloppe allouée à l’hébergement hôtelier d’urgence a été amputé de 25 %. Du coup, Xavier Emmanuelli, le président fondateur du Samu social a jeté l’éponge le 20 juillet. Depuis, le secteur ne décolère pas.