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Après les Casques bleus, les Casques verts du changement climatique ?
jeudi, 21 juillet 2011 / Alice Bomboy /

Une enfance en pleine nature jurassienne, des études de biologie et de géologie, l’envie de transmettre cette passion pour le monde vivant, et le monde tout court, et un goût sans limite pour les nouvelles contrées. Alice est journaliste scientifique.

Le Conseil de sécurité des Nations unies l’a enfin reconnu : le changement climatique est une menace pesant sur la paix dans le monde. Les discussions sont ouvertes quant aux façons d’agir, peut-être, sur le terrain.

Après les Casques bleus, les Casques verts ? Il était temps, mais le Conseil de sécurité des Nations unies vient enfin de reconnaître que le changement climatique est une menace pour la paix et la sécurité. C’est le 20 juillet que cette déclaration a été faite, lors d’une réunion organisée pour savoir si l’organisme devait étendre ses missions de maintien de la paix au domaine du changement climatique. Inquiétude principale ? « Les possibles implications en matière sécuritaire de perte de territoire de certains États, causée par l’augmentation du niveau de la mer, en particulier les îles », a indiqué le représentant de l’organe exécutif de l’ONU.

« Une menace aussi grande que la prolifération nucléaire »

Marcus Stephen, le Président du Nauru, un état insulaire du Pacifique sud menacé par la montée des eaux, devrait se réjouir : dans une tribune récemment publiée dans le New York Times, il rappelait que les Petits États insulaires en développement (PEID) avaient demandé dès 2009 à ce que l’Assemblée générale des Nations unies reconnaisse ce lien entre climat et sécurité. Il regrettait aussi que deux ans plus tard, aucune action n’ait été engagée. « C’est une menace aussi grande que la prolifération nucléaire ou le terrorisme global », écrivait-il en demandant à ce qu’un représentant spécial dédié au climat et à la sécurité soit nommé.

Un pas a été fait mercredi : les Nations unies seront désormais en charge d’informer et de documenter ce type de menaces dans leurs rapports. Mais avant de voir agir des « Casques verts » concrètement sur le terrain, reste encore à débattre de nombreuses questions, soulevées dans une note officielle de l’Allemagne.

L’action de troupes dédiées au climat serait-t-elle vraiment différente de celle des actuels Casques bleus ? Comment gérer le problème des réfugiés climatiques ? Ou encore comment prévenir les conflits dans certaines régions d’Afrique et d’Asie faisant face à des pénuries alimentaires ? « Les menaces sont évidentes. Mais que devons-nous faire ? », s’interroge Peter Wittig, l’ambassadeur allemand aux Nations unies, dans le Huffington Post. Les gouvernements ont en effet des attentes différentes quant à la façon dont le Conseil de sécurité doit s’acquitter de ses tâches, rappelle-t-il. Reste à franchir un autre obstacle avant que le climat n’arrive à l’agenda du Conseil de Sécurité : combattre certaines réticences. La Chine, l’un des 5 membres permanents du Conseil, continue par exemple d’affirmer que le changement climatique doit être laissé aux experts...