https://www.terraeco.net/spip.php?article18519
Alzheimer : le style de vie en question
mardi, 19 juillet 2011 / Julia Pascual /

Journaliste indépendante. Collabore à Terra eco depuis novembre 2010.

Une étude américaine dévoilée mardi souligne l’incidence potentielle de facteurs tels que le tabagisme ou le manque d’activité intellectuelle et physique, dans l’apparition d’Alzheimer.

Le faible niveau d’instruction constituerait un terreau fertile à l’apparition de la maladie d’Alzheimer. C’est l’une des hypothèses d’une étude menée par des chercheurs de l’université de Californie, à San Francisco, et dévoilée ce mardi à Paris à l’occasion de la Conférence internationale de l’association alzheimer (AAIC).

Les scientifiques ont construit un modèle mathématique pour étudier l’incidence de sept facteurs de risque supposés de la maladie, la plupart liés au style de vie et qui contribueraient à près de la moitié des cas recensés dans le monde. L’étude estime qu’une réduction de 25% de ces facteurs de risque pourrait prévenir plus de 3 millions de cas d’Alzheimer dans le monde. Pour une réduction de seulement 10%, le gain potentiel serait déjà d’un million de cas.

Pour arriver à cette conclusion disponible en ligne sur la revue Lancet Neurology, l’équipe de Deborah Barnes a estimé le nombre de cas actuellement attribuables à chaque facteur de risque supposé dans le monde. Arrive en tête le faible niveau d’instruction (19%), l’activité intellectuelle semblant exercer un effet protecteur. Viennent ensuite le tabagisme (14%), l’inactivité physique (13%), la dépression (11%), l’hypertension (5%), l’obésité (2%), le diabète (2%).

« Nous avons été surpris que des facteurs de style de vie tels que l’inactivité physique et le tabagisme puissent contribuer à un aussi grand nombre de cas de maladie d’Alzheimer qu’ils participent aux maladies cardiovasculaires dans notre modèle », a déclaré le professeur Barnes. Les chercheurs soulignent cependant que ces estimations reposent sur des suppositions importantes qui n’ont pas été prouvées. Elles présupposent qu’il existe une relation de cause à effet entre les facteurs de risque examinés et la maladie d’Alzheimer et que le fait de les modifier diminuera le risque de développer la maladie. La prochaine étape consistera à réaliser des études à grande échelle pour savoir si le fait de modifier ces facteurs de risque peut effectivement diminuer le risque de développer la maladie.

« La maladie d’Azheimer est une urgence mondiale et nous devons accélérer la découverte de méthodes visant à la dépister et à la prévenir dès maintenant », a déclaré le docteur William Thies, responsable scientifique de l’Association américaine Alzheimer, dans un communiqué de l’AAIC. Le nombre de malades d’Alzheimer et de démences apparentées devrait doubler en 20 ans dans le monde, passant de 35,6 millions aujourd’hui à 65,7 millions en 2030, selon des estimations de l’association Alzheimer’s Disease International.