La détresse a-t-elle été entendue ? Le 13 juillet, les Nations unies ont envoyé leur premier convoi d’aide humanitaire pour tenter de freiner la famine en Somalie.

Un avion de l’Unicef chargé de cinq tonnes d’aide médicale et humanitaire - y compris des médicaments, de la nourriture thérapeutique pour les enfants sévèrement malnutris et du matériel pour l’eau et l’assainissement - s’est posé à Baidoa. Cette région du sud-ouest du pays est contrôlée par les rebelles islamistes. Il y a deux ans pourtant, les agences humanitaires avaient été chassées du pays. La crise humanitaire a changé la donne.

Soixante ans que la Somalie n’avait pas connu pareille sécheresse, selon Caritas. La saison des pluies cette année a été tout... sauf pluvieuse. Et les prochaines ondées ne sont pas attendues avant le mois d’octobre. Affamées par la stérilité des terres, oppressées par une inflation des prix alimentaires, affaiblies par vingt ans de guerre civile, les populations du pays s’entassent dans la capitale ou dans des camps de réfugiés aux frontières du Kenya ou de l’Ethiopie.

Selon Action contre la faim, 2,8 millions de personnes seraient touchées par cette crise humanitaire. Tant et si bien que l’ONU envisage de déclarer le pays en situation de famine, selon le quotidien La Croix. Ce terme a été utilisé pour la dernière fois en 1992 par l’ONU, pour caractériser une catastrophe frappant le même pays.

Et le drame ne s’arrête pas aux portes de la Somalie. Selon l’ONU, plus de 11 millions de personnes seraient actuellement dans « une situation de grave insécurité alimentaire » dans la Corne de l’Afrique, de l’Ethiopie au Djibouti en passant par le Kenya.

Mardi 12 juillet, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon a exhorté les gouvernements a contribuer à l’appel humanitaire d’urgence de 1,6 milliard de dollars, pour venir en aide aux millions de personnes affectées dans la région.