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vendredi, 24 juin 2011 / Angela Bolis /

Journaliste

C’est le nombre d’agriculteurs brésiliens assassinés pour avoir lutté contre la déforestation en l’espace de trois semaines.

Cette vague d’assassinats intervient alors que le Brésil s’est mis sur la voie d’un assouplissement de son code forestier, pour favoriser les propriétaires terriens. Le meurtre du paysan sans terre Obede Loyla Souza, dernière victime en date, coïncide avec un débat houleux au sénat sur ce sujet. Deux autres mesures au cœur des controverses, la légalisation des zones déboisées illégalement jusqu’à juillet 2008 et l’autorisation d’activités agricoles dans les zones sensibles, ont déjà été approuvées par les députés en mai.

Obede Loyla Souza aurait été tué parce qu’il dénonçait les bûcherons clandestins. Les soupçons se portent sur les grands propriétaires terriens, qui commanditeraient des assassinats de petits paysans dans l’impunité la plus totale. La Commission pastorale de la Terre, liée à l’Eglise catholique, a publié une liste de 125 autres agriculteurs menacés de mort à cause de leur engagement écologique.

Au Brésil, la forêt - qui couvre encore presque 2/3 du territoire -, part en fumée à grande vitesse : les terres cultivées ont augmenté de 21 % ces dix dernières années, le plus souvent au détriment des forêts selon le ministère de l’Agriculture. A la place, s’étendent de grandes cultures de soja et de céréales et des terres d’élevage, faisant du Brésil le premier pays exportateur de ces denrées. La déforestation, ralentie depuis 2004, est repartie de plus belle depuis le mois dernier.

(source : AFP)