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4ème
mardi, 14 juin 2011 / Angela Bolis /

Journaliste

C’est la position de l’Inde sur le podium des pays les plus énergivores, selon une étude de l’Organisation de coopération et de développement économique.

Le sous-continent pèse pour plus de 5% dans la demande mondiale en énergie primaire (c’est-à-dire directement issue de la nature, comme l’énergie hydraulique, solaire, éolienne, mais aussi le charbon, le pétrole ou le nucléaire), révèle le rapport de l’OCDE sur l’économie indienne. Une bonne place que New Delhi devrait réussir à conserver : l’OCDE prévoit une hausse de la consommation énergétique des Indiens plus rapide que partout ailleurs, tant qu’elle devrait doubler d’ici à 2035.

Toutefois, avec son bon milliard d’habitants, la nation indienne abrite environ un terrien sur six. La demande énergétique par personne est donc très faible : un quart de la moyenne mondiale. La pauvreté et l’accès à l’électricité y sont pour quelque chose. 25% des Indiens vivent sans électricité tandis que le reste de la population est confronté à des coupures quotidiennes faute d’une production suffisante. Enfin, trois quarts des ménages ruraux dépendent de la biomasse (bois, déjections animales...) pour cuire leurs aliments.

L’énergie préférée des Indiens ? C’est le charbon, qui totalise 42% de la demande en énergie primaire et 80% de la production d’électricité en 2008. L’Inde est d’ailleurs le troisième producteur de charbon dans le monde. Ses prix sont imbattables et concurrencent largement ceux du charbon importé.

L’OCDE, qui entend conseiller l’Inde afin de booster sa croissance économique (elle s’élève « seulement » à 9%), pointe les subventions publiques faites au secteur de l’énergie. Ces aides financières plomberaient les performances économiques des producteurs, et encourageraient la consommation de pétrole. L’organisation internationale, qui prône davantage de dérégulation et des prix basés sur le marché, incite le pays à opter pour un autre système qui permettrait de « lever une barrière majeure aux investissements privés ». Il s’agit de passer de ces subventions à des aides directes aux consommateurs les plus pauvres. La transition est prévue dès mars 2012.