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En France, qui est accro à l’eau ?
mardi, 7 juin 2011 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

Vous voulez agir pour préserver les ressources en eau mais par où commencer ? Faut-il manger moins de tomates, arrêter de se laver, manifester contre le nucléaire ? Décryptage en chiffres.

Vous mourez d’envie de répondre à la question de la semaine mais vous peinez à vous prononcez. Après tout, quel effort pourrait générer le maximum d’impact sur la consommation d’eau en France ? Diminuer votre consommation de tomates, de maïs, de porc ? Garder une voiture maculée de boue, un jardin sec, une hygiène moins irréprochable ? Ou faut-il que vous militiez pour l’arrêt des centrales nucléaires qui exigent beaucoup d’eau pour leur refroidissement ?

Source : Agences de l’eau - Ministère de l’Ecologie

A première vue, c’est le pôle énergie qui engloutit le plus d’eau. 59% des volumes hydriques servent à refroidir les centrales de production d’électricité (nucléaire surtout, mais aussi gaz et charbon) selon des chiffres de 2007 publiés par le Ministère de l’Ecologie. Mais les centrales reversent quasiment toute l’eau prélevée – à peu près 93% - dans les rivières. En revanche, l’agriculture, elle, pompe mais ne rend pas. Elle prélève 3,9 milliards de m3 d’eau par an soit 12% de la consommation totale du pays. Et « l’impact des prélèvements pour l’irrigation est d’autant plus important qu’ils ont lieu pour l’essentiel dans les eaux de surface en période d’étiage, c’est-à-dire au moment où le niveau des cours d’eau est le plus bas », précise le ministère.

Mais à considérer qu’il faut s’attaquer à notre assiette, que vaudrait-il mieux sacrifier ? Certes, on pourrait penser que la pêche est gorgée d’eau. Et pourtant, les céréales comme le maïs pèsent bien plus lourd sur la balance hydrique. Pis, c’est l’élevage de certains animaux (qui consomment à leur tour des cultures) qui se révèle particulièrement gourmand.

Chaque produit a des besoins en eau particuliers qui varient évidemment selon les conditions climatiques locales. Mais l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a proposé des estimations :

Produit Unité Equivalent en eau en m3 par unité
Bovins Tête 4000
Moutons et chèvres Tête 500
Boeuf frais kg 15
Agneau frais kg 10
Volaille fraîche kg 6
Céréales kg 1,5
Agrumes kg 1
Huile de palme kg 2
Légumineuses, racines et tubercules kg 1

Mais doit-on aussi se serrer la ceinture à la maison ? La consommation d’eau potable pèse pour 18% de l’eau prélevée en France (5,8 milliards de m3). Mais là aussi que faire ? Arrêter de se laver aura le plus d’impact. Installer des toilettes sèches pourrait soulager les nappes. Viennent ensuite les corvées du linge et de la vaisselle. Le lavage de la voiture et l’arrosage du jardin - visés le plus souvent par les restrictions d’eau - ne pèsent à eux deux « que » 6% de l’eau consommée. Enfin pas la peine de mourir de soif. L’eau de boisson ne pèse qu’à hauteur de 1% dans la consommation des Français.

- Bains et douches : 39%
- W.C. : 20%
- Linge : 12%
- Vaisselle : 10%
- Préparation de la nourriture : 6%
- Usages domestiques divers : 6%
- Lavage de la voiture et arrosage du jardin : 6 %
- Eau potable : 1 %

Source : Cemagref, ENGEES, Ministère de l’Ecologie, 2002


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