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Mer, père et terre
mercredi, 25 mai 2011 / Anne de Malleray

Alamar, de Pedro González-Rubio, 1 DVD, Epicentre Films, 20 euros.

Natan, cinq ans, quitte Rome où il vit avec sa mère, pour aller retrouver son père, Jorge, pêcheur sur la côte caribéenne du Mexique. A partir d’une relation filiale réelle – les deux acteurs sont père et fils –, le film raconte cette parenthèse enchantée. Dans une maison sur pilotis plantée sur un lagon, près de la barrière de corail, le père, l’enfant et le grand-père partagent une vie simple, rythmée par la pêche, la plongée, les repas de poissons et les discussions autour du café. Entre Jorge et Natan se noue une relation instinctive, d’abord peureuse, puis fusionnelle à mesure que le père initie l’enfant aux gestes de la pêche et à l’observation de la nature, superbe et omniprésente, dont leur survie dépend. Une aigrette blanche, baptisée Blanquita par le petit garçon, les accompagne pendant un temps avant de reprendre sa liberté, peu soucieuse des besoins du tournage. Réalisé avec des comédiens amateurs, qui pourtant crèvent l’écran, Alamar est un long métrage tout en fragilité. Celle de la petite maison qu’il faut retaper, celle de la barrière de corail qu’il faut préserver, celle d’une relation, intense et rare, entre un père et son fils qui n’appartiennent plus au même monde. —