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La sécheresse épuise les éleveurs
mardi, 24 mai 2011 / Angela Bolis /

Journaliste

Ils sont les premiers touchés par la sécheresse qui sévit en France. Depuis sa ferme en Loire-Atlantique, Mickaël Trichet, éleveur et président de la section bovine de la FNSEA-44, explique les conséquences de cet aléa météorologique difficile à surmonter.

« Situation d’urgence » : c’est le terme employé lundi par Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture, qui a reconnu la gravité de la sécheresse sévissant sur une bonne moitié Nord-Ouest de la France. Quarante-deux départements sont désormais touchés par les restrictions d’eau. Déjà fragilisées économiquement, nombre des 118 000 exploitations d’élevage bovin (Insee, 2007) sont touchées de plein fouet par cette situation.

Depuis 15 ans qu’il exerce son métier d’éleveur, Mickaël Trichet n’a jamais connu une saison aussi aride, et surtout de manière si précoce. « De mémoire d’agriculteur, c’est exceptionnel », assure l’éleveur, également président de la section bovine de la FNSEA Loire-Atlantique et vice-président de la Chambre d’agriculture du même département.

Dans sa ferme de la Guillauminerie, il possède, avec son épouse Isabelle, 200 hectares d’herbes et de céréales, qui servent de fourrage pour ses 400 bovins. Une nourriture qui risque de manquer, pendant les chauds mois d’été mais aussi pendant l’hiver prochain, lorsque les animaux passeront des pâturages aux stabulations. Pour cause : l’éleveur estime les pertes à 50% pour l’herbe, et de 10 à 100% pour les céréales à grains et à paille selon le lieu. Et le temps presse : s’il ne pleut pas d’ici 15 jours, ce sera trop tard, estime-t-il. Car l’herbe ne pousse plus au-delà de 25°C. Pour le moment, les herbes et céréales sont très clairsemées, et les épis beaucoup moins fournis que d’habitude. Mickaël Trichet évoque les causes et les effets de cette mauvaise passe :


Mickaël Trichet : la sécheresse et les éleveurs par Terraeconomica

Toutefois, les premières mesures d’aide ne devraient pas tarder à pleuvoir : Bruno Le Maire a autorisé les agriculteurs à faucher leurs champs plus tôt que prévu, et a décidé de débloquer d’ici juin le fonds de garantie des calamités agricoles, doté d’une centaine de millions d’euros. Un coup de pouce qui est bienvenu chez les agriculteurs... mais qui ne permettra pas de régler des problèmes de fond de manière pérenne, selon Mickaël Trichet. Pour lui, si les éleveurs n’étaient pas en graves difficultés financières par ailleurs, ils seraient en mesure d’assumer de tels aléas météorologiques :

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Récemment, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a plaidé pour stocker l’eau hivernale, afin de pouvoir arroser en été. « Si nous pouvions mobiliser 1% de l’ensemble de la pluviométrie qui tombe sur la France (...), on pourrait sans doute éviter la crise dans laquelle nous sommes... », a expliqué le représentant du premier syndicat agricole. Pour Mickaël Trichet, l’irrigation, mal vue par de nombreuses associations environnementales, pourrait fonctionner pour peu qu’elle soit bien régulée, sans puiser dans les rivières ni les nappes :

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