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Substances chimiques : la nouvelle liste noire des ONG
mardi, 3 mai 2011 / Pauline Rey-Brahmi /

Journaliste stagiaire à la rédaction de Terra eco

Une coalition d’ONG est bien décidée à mettre la pression sur l’Union européenne. Elle publie aujourd’hui une liste noire comprenant 22 perturbateurs endocriniens. Et réclame leur interdiction.

« Nous encourageons instamment la Commission européenne et la France à enfin nominer des perturbateurs endocriniens sur la liste candidate de Reach et l’actualisation de notre Liste SIN leur indique aujourd’hui clairement par lesquels commencer », a déclaré, dans un communiqué de presse, Yannick Vicaire du Réseau Environnement Santé, l’une des organisations participantes. Les perturbateurs endocriniens ? Des substances qui imitent, bloquent ou perturbent l’action des hormones naturelles. Dans cette liste, les ONG en épinglent 22. Parmi elles, notamment plusieurs filtres UV et deux parabènes présents en cosmétique. Des produits souvent utilisés par les femmes enceintes ou les enfants, souligne le collectif.

C’est la deuxième liste SIN de substances dangereuses (qui devraient donc faire l’objet d’une « Substitution immédiate nécessaire ») établie à l’initiative de ChemSec, une ONG suédoise et de 9 de ses consoeurs européennes [1]. Leur objectif ? Accompagner la transition vers des produits et des procédés dépourvus de toxicité. Pour cela, ChemSec recense des substances chimiques à classer au rang des « substances extrêmement préoccupantes » SVHC par le système de réglementation « Reach » (Enregistrement, Evaluation, Autorisation des Substances chimiques). La première, élaborée en 2008, comportait notamment le Bisphénol A.

Reach, une réglementation efficace ?

Reach encadre depuis 2007 la vente et l’utilisation des produits chimiques en Europe. La réglementation prévoit l’enregistrement de toutes les substances chimiques utilisées par les entreprises et recense leurs risques éventuels. Au sein de la liste des SVHC : les substances dans le collimateur de l’Union Européenne car considérées comme « très préoccupantes ». Leur usage est strictement limité mais pas forcément interdit. D’après la coalition d’ONG, à l’heure actuelle, seules 46 substances ont été classées SVHC mais aucune sur la base des seules propriétés qui définissent un perturbateur endocrinien.