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Energie verte : l’Afrique attend que le Nord tienne ses promesses
mardi, 26 avril 2011
/ Novethic / Le média expert du développement durable |
Le potentiel en énergies renouvelables du continent noir est immense. Mais les pays développés tardent à respecter les engagements pris lors du sommet de Cancún. Le 21 avril, une réunion s’est tenue pour faire redémarrer la machine.
Une soixantaine de pays, des organisations, institutions financières internationales, entreprises et ONG étaient présentes à Paris pour faire avancer l’« Initiative Paris Nairobi » sur le changement climatique. Objectif : collaborer entre experts kényans et français pour permettre le développement technique et financier des projets énergétiques décarbonés. Outre la lutte contre les changements climatiques, cette initiative s’inscrit dans le cadre des Objectifs du Millénaire, impliquant un accès généralisé à l’énergie dans les pays en développement. En dix ans, cet objectif a de fait peu progressé : 1,5 milliard de personnes dans le monde (22% de la population) n’a toujours pas accès à l’électricité, dont la grande majorité en Afrique subsaharienne, où le taux d’électrification ne dépasse pas 30% – 12% dans les zones rurales. Or, pour assurer un accès généralisé à l’électricité d’ici 2030, 40 milliards de dollars (27 milliards d’euros) d’investissements par an sont nécessaires. Des financements que la communauté internationale est très loin de réunir aujourd’hui.
Les accords de Copenhague et de Cancún ont certes abouti à un engagement financier des pays développés équivalent à 30 milliards de dollars (21 milliards d’euros) pour la période 2010-2012, puis 100 milliards d’ici à 2020, pour financer les besoins énergétiques des pays en développement ainsi que des programmes d’adaptation aux changements climatiques pour les pays particulièrement vulnérables. Ces financements, qui doivent être gérés par le Fonds vert mondial, peinent pourtant à être débloqués, les acteurs publics et privés des pays développés arguant d’un manque de projets fiables et sérieux pour décider d’investir…
Pour le Premier ministre kényan Raila Odinga, « le fossé s’est creusé entre pays développés et en développement. Les financements n’ont pas suivi alors qu’ils sont actés par l’accord de Cancún, mais le sommet de Durban doit impérativement concrétiser cet engagement ». La dernière conférence de l’ONU sur le climat, qui s’est déroulée à Bangkok début avril, ne permet cependant pas d’être optimiste, dans la mesure où « elle a été essentiellement consacrée au cadre institutionnel des négociations », a rapporté Raila Odinga. Une lenteur diplomatique qu’il met face à l’immense potentiel énergétique du continent africain : pour la seule énergie solaire, 3 millions de Terrawatts pourraient être produits chaque année, alors que la consommation mondiale est actuellement de 18 000 TW (1). Le continent offre en outre d’autres ressources comme la géothermie, l’hydraulique, les puits de carbone ou encore les biocarburants. « Un potentiel inexploité, alors que le FMI prévoit que le prix du baril de pétrole s’élèvera bientôt à 168 dollars, (115 euros, ndlr) a ajouté le premier ministre kényan. Il faut arriver à comprendre pourquoi les projets verts ne démarrent pas sur notre continent et répondre à la méfiance des bailleurs de fonds. »
(1) En dépit d’un potentiel solaire très élevé, moins de 0,1% de l’énergie exploitée en Afrique provient de cette source. Le charbon de bois représente 57% de toute l’énergie consommée.
Cet article de Véronique Smée Héraud a initialement été publié le 22/04/11 sur le site de Novethic, le média expert du développement durable.
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