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14 milliards d’euros
mardi, 26 avril 2011 / Pauline Rey-Brahmi /

Journaliste stagiaire à la rédaction de Terra eco

C’est le chiffre d’affaires attendu par Lactalis en cas de réussite de son OPA sur son homologue italien Parmalat. Le groupe français deviendrait ainsi le numéro 1 mondial du secteur laitier.

C’est un peu Dallas chez les laitiers de France et d’Italie. Le groupe français Lactalis a en effet annoncé une OPA (offre publique d’achat) sur la totalité des actions de la société italienne Parmalat. Montant de la transaction espérée : 3,375 milliards d’euros. Côté italien, l’opération fait tousser.

En mars dernier, déjà, en récupérant 29% des parts, Lactalis avait posé un premier jalon et fortement irrité le gouvernement italien. Ce dernier avait alors fait paraître un décret permettant de repousser le conseil d’administration de Parmalat de mi-avril à fin juin. L’objectif ? Laisser le temps à l’entreprise italienne de mettre en place une alliance nationale pour racheter des parts stratégiques et contrer l’influence de Lactalis. En vain, la société française a dégainé plus vite.

Pourquoi racheter Parmalat ?

Trois raisons semblent motiver l’entreprise française. D’abord, conquérir des marchés comme l’Australie, le Canada et certains pays d’Amérique du Sud sur lesquels Lactalis est peu présent au contraire de Parmalat déjà implanté. Ensuite, une question de prestige. Lactalis pourrait s’emparer de la place de N°1 mondial du lait si l’Opa parvenait à son terme. Enfin, l’ambition. Lactalis trouverait via cette stratégie de quoi financer sa conquête du continent asiatique, sorte d’Eldorado du secteur. Actuellement, le groupe français collecte près de la moitié de ses 9,9 milliards de litres en France. L’opération permettrait donc à ce géant du lait de sortir de ses frontières actuelles.

Un dernier argument semble pousser Lactalis : le souvenir douloureux de l’échec de son rachat de Yoplait qui lui tendait les bras il y a seulement quelques mois. Candidat, Lactalis avait été évincé par l’autre actionnaire de Yoplait, son ennemi de toujours, Sodiaal qui lui a préféré l’américain General Mills.

Tensions franco-italiennes

En marge du sommet franco-italien, Silvio Berlusconi a déclaré qu’il espérait que l’alliance italienne fasse des propositions à Lactalis pour éviter que l’OPA « n’arrive à son terme ». Après le rachat du joailler Bulgari par le groupe français LVMH et la tentative d’EDF de prendre le contrôle du groupe d’énergie italien Edison, Rome entend bien contrer l’offensive française.