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De Fukushima à l’Elysée : rejoignez l’appel de Terra eco
dimanche, 27 mars 2011 / Walter Bouvais /

Cofondateur et directeur de la publication du magazine Terra eco et du quotidien électronique Terraeco.net

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Après Fukushima, rien ne sera plus comme avant. A nous de mettre la question de l’énergie au coeur de la campagne présidentielle de 2012.

Avec Fukushima, rien ne sera comme avant. Imaginer la cascade de conséquences d’une telle catastrophe s’apparente encore à une gageure. Mais une question nous brûle les lèvres. Devons-nous, pouvons-nous et souhaitons-nous sortir du nucléaire ? Si l’on veut bien se poser la question sans a priori, plusieurs réflexions viennent à l’esprit. Tout d’abord, souvenons-nous que la France dépend de l’électricité. Et que cette dernière provient à plus de 75 % de l’atome. C’est notre réalité. Si nous choisissions de changer de voie, rien ne se ferait en un claquement de doigts.

Ensuite, se poser sans a priori la question d’une éventuelle sortie du nucléaire, c’est pointer un enjeu dont chacun doit prendre sa part. Nous tous, citoyens-consommateurs-schizophrènes, ne pouvons nous contenter de hausser les épaules en prétendant que « tout cela nous dépasse ». Notre consommation électrique individuelle enfle sans discontinuer depuis des années, alimentée par la prolifération des appareils du confort moderne. Une sortie du nucléaire ne pourrait se jouer qu’à la condition d’une maîtrise drastique de nos consommations… à moins que nous ne préférions tapisser l’Hexagone de centrales au gaz ou au charbon, alimentant davantage encore la crise climatique. Ecartelés entre l’atome et le CO2, à quels efforts sommes-nous prêts ?

Mettre l’énergie au cœur de la campagne

Enfin, aborder l’« après-Fukushima » par le seul versant du nucléaire reviendrait à manquer l’essentiel du débat. Bien au-delà de l’atome, c’est notre conception de l’énergie qui est aujourd’hui battue en brèche : la crise de confiance en l’atome qui s’ouvre s’ajoute à une crise pétrolière aiguë et aux conséquences sociales lourdes.

Alors, comment faire ? Jusqu’à présent, nos élites – ingénieurs, industriels, élus – ne nous ont pas beaucoup aidés à comprendre et anticiper ces événements qui nous submergent. Aucun débat public digne de ce nom – éclairé, ouvert et tolérant – n’a jamais eu lieu, ni sur le nucléaire, ni sur l’énergie. Pire, au lieu de traiter ces questions fondamentales, quelques stratèges en communication voudraient nous refaire le coup d’une campagne présidentielle axée sur la question sécuritaire.

Ne nous laissons pas confisquer le débat. Fukushima donne aux Honnêtes hommes l’occasion de confronter leurs opinions pour décider du monde qu’ils veulent, pour eux et pour leurs enfants. Le mois dernier dans ces colonnes, nous proposions la tenue d’états généraux de l’énergie. Transformons l’essai ensemble, pour mettre la question de l’énergie au cœur de la campagne présidentielle de 2012. —

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