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Radioactivité : à quel seuil est-elle dangereuse ?
jeudi, 17 mars 2011 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

Aux portes de la centrale, dans les rues de Tokyo, on mesure la radioactivité. Mais 20, 100, 400 millisieverts, ça veut dire quoi ? Quels symptômes pour quelle dose ?

Panique. A proximité des réacteurs 3 et 4 de la station de Fukushima, les niveaux de radiation ont atteint 400 millisieverts (mSv) par heure mardi 15 mars vers 10h, rapportait l’Agence internationale de l’énergie atomique. Quelques heures plus tard le niveau redescendait à des unités jugées non toxiques par l’agence. Conséquence de l’alerte : les autorités japonaises ont fait évacuer la population dans un rayon de 20 km autour de la centrale accidentée. Et recommandé aux personnes vivant entre 20 et 30 km des réacteurs de rester calfeutrées chez elles.

Mais « 400 mSv d’énergie atomique », ça veut dire quoi ? Reprenons les bases. En fait, la radioactivité est partout. On y est exposé lorsqu’on voyage en avion (l’atmosphère offre une protection contre les rayonnements cosmiques qui diminue avec l’altitude), lorsqu’on absorbe certains médicaments ou que l’on passe une radiographie. On y est exposé rien qu’en vivant les deux pieds au sol. Le sol, l’eau et l’air contiennent des matériaux naturellement radioactifs. Mais on ne court évidemment pas le même risque aujourd’hui sur le bitume parisien qu’aux portes de la centrale japonaise...

A quel seuil la radioactivité devient dangereuse ?

- 10 000 mSv. A ce niveau, une seule dose peut entraîner la mort dans les 48 heures ou en quelques semaines.
- 6 000 mSv. La dose mesurée chez les ouvriers de Tchernobyl décédés dans un délai d’un mois.
- 1 000 mSv. Le seuil à partir duquel des symptômes apparaissent immédiatement : nausées, brûlures cutanées, vertiges...
- 400 mSv. Le niveau atteint mardi 15 mars près du réacteur 3 de Fukushima.
- 100 mSV. Le seuil à partir duquel le risque de développer un cancer augmente, selon les études.
- 21,4 mSv. Une coronarographie (technique qui permet de visualiser les artères du cœur) par scanner.
- 20 mSv par an en moyenne sur 5 ans. La dose autorisée pour les personnes employées dans l’industrie du nucléaire, les mines d’uranium ou pour la radiologie.
- 10 mSv. Un scanner de l’abdomen
- 3 mSv par an. La dose moyenne d’irradiation reçue par personne et par an selon l’OMS. 80% provient de sources radioactives naturelles, le reste est dû à l’exposition à des examens radiologiques et à la production industrielle.
- 0,7 mSv. Une mammographie.
- 0,02 mSv. Une radiographie thoracique.
- 0,02 mSV. Le niveau d’irradiation lors d’un vol Paris-New-York.

- L’association mondiale pour le nucléaire (WNA)
- L’agence sanitaire américaine (FDA)
- Areva