Après 18 jours de détermination sans faille, le peuple égyptien a basculé dans une autre ère et laissé éclater sa joie.

Des scènes d’euphorie se sont multipliées dans la capitale, plusieurs millions d’Egyptiens giclant dans les rues pour manifester leur soulagement.

Jusqu’au bout, le Président Moubarak, inflexible aux manettes depuis trente ans, a cru tenir bon face à la rue. Il a dû s’incliner, lâché par l’armée, celle-là même qui lui avait inculqué l’essentiel de son éducation.

Le combat courageux de la population égyptienne ne fait sans doute que commencer. S’ouvre désormais, comme en Tunisie, une période nouvelle dans laquelle la critique et le débat, trouveront, il faut le souhaiter, voix au chapitre.

Quel bel exemple pour nos sociétés quelque part résignées, que ces deux dictatures poussiéreuses déboulonnées par l’audace et la conviction. Souhaitons à nos cousines tunisienne et égyptienne qu’elles s’épargnent à présent un torticolis à trop loucher au nord.

Qu’elles réinventent sans contrainte la démocratie, qu’elles y installent au cœur la femme et l’homme. Et surtout qu’elles nous inspirent. Afin que nous puissions à notre tour, enfin oser changer.