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Gel sur le gaz de schiste : pas d’inquiétude pour Total
vendredi, 4 février 2011 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

La ministre de l’Ecologie suspend les travaux d’exploration. Pas de quoi inquiéter Total. Ses premiers forages ne sont pas pour demain.

Ce jeudi, Nathalie Kosciusko-Morizet a réitéré sa position. Il n’y aura pas de travaux de prospection pour l’exploitation du gaz de schiste en France avant la remise d’un rapport d’analyses sur les enjeux environnementaux. « Aucune autorisation de travaux sur le gaz de schiste ne sera donnée ni même instruite avant le résultat de cette mission », a-t-elle précisé. Un premier rapport d’étapes devrait être rendu en avril et le rapport définitif est attendu pour juin.

Les déclarations de la ministre font-elle trembler les industriels concernés ? Chez Total, l’un des trois détenteurs des permis d’exploration accordés en mars dernier, l’ambiance n’est pas vraiment à la panique. « Cette mission répond à des préoccupations légitimes et nous les partageons. L’environnement est une question clé sur le sujet des gaz de schiste et nous sommes tout à fait favorables à ce qu’il y ait un débat éclairé sur cette question », explique-t-on au service de communication du pétrolier.

De toute façon, la suspension des travaux d’exploration n’est pas vraiment un souci pour Total. « Nous n’en sommes encore qu’au tout début », précise-t-on au service de communication. En réalité, les travaux ne devraient commencer qu’en 2012, au terme d’une phase d’études géo-scientifiques basées sur des carottages déjà existants et d’études environnementales chargées notamment de recenser les aquifères sur la zone (l’exploitation du gaz de schiste nécessitant d’énormes quantités d’eau). Viendra ensuite l’installation d’un à trois puits traditionnels pour procéder à de nouveaux carottages et confirmer le potentiel de la réserve. Avant d’entamer en 2013 ou 2014, une étude économique pour estimer la rentabilité d’une telle exploitation. Bref, pour le moment « il ne se passe rien à Montélimar », précise Total. Pas sûr que cela suffise à démobiliser José Bové et les élus locaux des régions concernées.