Pour gagner la bataille de l’opinion, l’Association pétrolière et gazière du Québec emploie les grands moyens.

C’est une prise de taille pour le lobby québécois du gaz : Lucien Bouchard, ancien Premier ministre de la province, mais aussi ex-ministre de l’Environnement, a accepté de prendre la présidence de l’Association pétrolière et gazière du Québec, en pleine polémique sur l’exploitation du gaz de schiste.

Fort de son CV, l’homme se dit attentif au « plein respect d’exigences exemplaires du point de vue de l’environnement, de la sécurité publique, de la transparence et de l’acceptabilité sociale », rapporte le journal Le Devoir. Et d’assurer qu’il « travaille dans le meilleur intérêt de [la] collectivité » et non pas de ceux des compagnies gazières. Son arrivée à ce poste a été saluée par la ministre des Ressources naturelles Nathalie Normandeau, pour qui « ses qualités de leader vont contribuer à assainir le débat » en allant « au-delà de l’émotivité ».

Voilà qui devrait ajouter à l’embarras du Parti québécois – dont Lucien Bouchard était l’un des poids lourds –, favorable à un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste. Pas sûr en revanche que cela rende moins « émotifs » les inspecteurs qui ont récemment constaté des fuites dans la plupart des puits de la province.