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Les Amis de la Terre sortent le canon à eau
mercredi, 26 janvier 2011 / Karen Bastien /

Rédactrice en chef du magazine et des éditions papier de "Terra eco"

Récompensée au niveau international, l’ONG effectue au Moyen-Orient un travail unique avec tous : Israéliens, Palestiniens et Jordaniens.

L’eau, l’air, la vie. Les Amis de la Terre Moyen-Orient (Friends of the Earth Middle East ou FoEME, en anglais) ont choisi de consacrer l’essentiel de leur action au premier élément de ce tryptique. L’ONG est la seule organisation environnementale transfrontalière présente dans la région : un positionnement unique pour un contexte unique. L’accès équitable à l’eau est en effet un problème majeur et sensible entre Palestiniens, Jordaniens et Israéliens.

A travers le projet « Getting to know neighbor communities », des hommes et femmes de tous âges, des chercheurs et des maires travaillent ensemble pour réhabiliter les cours d’eau et la vallée du Jourdain. Loin des eaux débordantes relatées dans la Bible, le Jourdain n’est en effet plus, à certains endroits, qu’un petit filet que l’on peut aisément traverser à pied. En cinquante ans, c’est environ 98 % du fleuve qui a été détourné afin de pouvoir subvenir aux besoins d’eau potable et d’irrigation agricole. Il est en outre tellement pollué que FoEME a dû récemment appeler à la plus grande prudence : « Nous appelons les autorités régionales à stopper les baptêmes dans le bas-Jourdain jusqu’à ce que la qualité de l’eau soit conforme aux normes requises pour des activités touristiques. »

Mais l’organisation, lauréate, fin 2010, du prix international Onassis pour la protection de l’environnement (1), continue de se battre pour sauver le bassin de la mer Morte en démontrant qu’industries, préservation des sites archéologiques et écologie sont interdépendants les uns des autres. Ainsi, l’eau du Jourdain, qui alimente la mer Morte, est utilisée à 90 % par l’agriculture et l’industrie faisant baisser son niveau et provoquant des tensions entre paysans et entreprises touristiques et hôtelières. —

(1) Le prix – d’un montant de 250 000 euros – récompense, tous les deux ans, des personnes ou institutions pour leur contribution remarquable à l’environnement.

Le site de FoEME