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Ecoper... ou pas
jeudi, 20 janvier 2011 / Yves Mathieu /

Yves Mathieu est directeur de Missions Publiques, spécialisée dans l’accompagnement de programmes de démocratie participative et d’amélioration des politiques publiques . Il est depuis janvier 2007 volontaire dans l’organisation The Climate Project fondée par Al Gore.

La terre est un bateau qui coule lentement. Que faire ? Voici la réponse livrée il y a quelques années par le penseur et militant écologiste Pierre Rabhi.

En octobre 2004, j’étais intervenu dans un colloque unique en son genre, organisé par l’Institut Karma Ling, centre bouddhiste situé entre Grenoble et Chambéry. Ce colloque avait pour thème « écologie et spiritualité ». Il s’agissait de visiter les textes fondateurs des grands courants philosophiques, spirituels et religieux du monde pour identifier comment notre rapport à la nature s’expliquait ou non par ces textes.

J’étais invité pour prendre la parole en tant que représentant de la société civile, au nom d’Unipaz, université de la paix fondée au Brésil par un Français aujourd’hui décédé, Pierre Weil. L’enseignement de cette université, relayé par l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) au début des années 1990, privilégie un travail sur les trois écologies : l’écologie intérieure, l’écologie sociale et l’écologie environnementale. J’en assurais à l’époque la coordination européenne.

Pierre Rabhi était dans l’assistance. J’ai été vers lui et lui ai demandé s’il était optimiste sur la capacité des humains à s’en sortir. Ce qu’il m’a répondu m’a bien convenu et j’en ai fait une des citations qui m’accompagnent dans ma vie :

« Nous sommes sur un bateau qui est en train de couler. Sur le bateau, il y a les optimistes sur le pont. Ils ne s’inquiètent pas trop, tout en reconnaissant le caractère particulièrement grave de la situation, et font comme d’habitude, discutent, jouent, lisent, mangent… Ils disent qu’il y a toujours eu des solutions à tous les problèmes de l’humanité, et que la solution arrive. On ne sait pas d’où ni quand elle arrivera, mais elle est en chemin.

Et puis, il y a les pessimistes. Ils pensent que rien ne va se solutionner et que la situation est désespérée. Certains d’entre eux se jettent à l’eau, d’autres se replient sur eux-mêmes. Pour eux, la situation est sans issue. Et dans la cale du navire, il y a les gens comme nous. On écope l’eau tant qu’on peut. »