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« On ne peut pas filtrer la mer Méditerranée »
lundi, 27 décembre 2010
/ François Meurisse / Rédacteur en chef édition |
Le programme scientifique MED repart sur les flots cet été pour analyser les milliards de microfragments de plastique qui gangrènent la « grande bleue ».
C’est une première en Europe : un programme de recherche scientifique qui fait le point sur les microfragments de plastique en mer Méditerranée. L’expédition MED part chaque été depuis l’an dernier sur les traces des morceaux de sacs ou de polystyrène qui flottent à la surface de la « grande bleue ». Ambitieux et soutenu par plus d’une dizaine de laboratoires et d’universités, le chef d’expédition Bruno Dumontet compte sensibiliser l’opinion et les pouvoirs publics pour sauver une mer menacée de devenir une « soupe de plastique ».
Les microfragments proviennent à 70 % ou 80 % de la terre. Le reste vient des bateaux de pêche, des ferries, etc. Un laboratoire avec lequel nous travaillons étudie actuellement leur nature pour en connaître l’origine précise. C’est un peu comme une enquête, il s’agit de remonter à la source. A première vue, il s’agit de sacs plastique décomposés, d’éclats de peinture et surtout de petites boules de polystyrène que l’on a récupérées en grande quantité car elles ne coulent presque jamais. En revanche, nous ne cherchons pas à stigmatiser telle ou telle collectivité locale. Avec le vent et les courants, du plastique récupéré au large de Marseille ne vient pas forcément de la région.
Nous avons eu des rendez-vous avec les pouvoirs publics mais il ne sont pas moteur pour le moment. Il faut que cela vienne d’en bas, des citoyens. C’est pourquoi, comme les textes nous le permettent, nous avons décidé de nous adresser directement au Parlement européen en lançant une pétition en ligne intitulée « Un million de clics pour la Méditerranée ». Qui plus est, en France, la loi Grenelle 2 exige des autorités qu’elles prennent « toutes les mesures nécessaires pour réaliser ou maintenir un bon état écologique du milieu marin au plus tard en 2020 ». Ce n’est donc pas une idée en l’air.
La pétition est aujourd’hui notre seule arme et la seule solution pour légiférer au plan européen de manière forte. C’est pourquoi nous voulons apporter des éléments concrets et crédibles et dire, entre guillemets, qui sont les coupables. Aujourd’hui, la législation est très floue et les industries plasturgiques s’en donnent à cœur joie pour tricher. Or, il y a urgence pour la Méditerranée. Il faut mettre les politiques face à leurs responsabilités.
Le site de l’expédition MED
Le site de la pétition
Financer des miles nautiques
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