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Le sac
jeudi, 29 septembre 2005 / David Solon /

Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

, / Cire

Plus de 390 milliards de sacs plastique sont sortis des usines de la planète depuis le 1er janvier 2005. Et il faudra dix siècles pour les faire disparaître intégralement de la surface de la Terre.

Pour sa défense, a priori pas vraiment d’arguments. Utilisation de pétrole, dégradabilité extrêmement lente, le sac plastique classique n’a pas grand-chose pour lui. Et pourtant. Il y a quelques mois, une étude menée conjointement par le cabinet d’audit PriceWatercoopers, Carrefour et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) balançait un coup de pied dans la fourmilière. Trois produits au banc d’essai. Un sac en plastique, un autre en papier et le dernier biodégradable à base de maïs [1].

Résultat des courses ? Renversant. Le sac plastique classique sort en tête. Son homologue en papier boit par exemple 80% d’eau de plus que lui, émet 80% à 90% de gaz à effet de serre et de gaz acides supplémentaires. Le biodégradable n’est pas mieux loti. Inférieur en performance pour l’émission de gaz à effet de serre, il produit jusqu’à 60% d’acidité en plus et participe onze fois plus que les autres à l’eutrophisation de l’eau (prolifération d’azote et de phosphates entraînant le développement d’algues).

L’étude, lourde de plus de 160 pages, a passé au laser l’ensemble des coûts de fabrication, d’utilisation et, le cas échéant, de traitement en fin de vie. Faut-il pour autant se précipiter sur ces emballages plastiques ? Pas vraiment. Ils ne sont utiles que s’ils sont recyclés en sacs poubelles et s’ils ne finissent pas en pleine nature accrochés aux arbres, ou ancrés dans les fonds marins. Alors préférez-leur le cabas ou le sac à dos.

Etude à lire sur le site de l’Ademe


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