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Les marques et le suremballage : vos témoignages
dimanche, 28 novembre 2010 / François Meurisse /

Rédacteur en chef édition

Les industriels innovent-ils pour réduire le « packaging » de leurs produits ? Les lecteurs de « Terra eco » ne semblent pas trop y croire. Mais eux ont des idées !

On vous l’avoue, lorsque nous vous avons demandé, à vous lecteurs, si vous trouviez que les marques en faisaient assez pour lutter contre le suremballage, la question était un brin rhétorique. Et le consensus – négatif – qui se dégage de vos réponses est on ne peut plus clair. Vous en avez ras-la-poubelle ! Lilinut dénonce ainsi « le carton autour des compotes ou yaourts par 4, le plastique autour des boites de thé en carton… » quand mama11 n’en peut plus « des mini-contenants, des sacs plastiques en masse a la caisse (…) et des cintres des fournisseurs “parce que de toute façon, ils nous en fournissent d’autres avec les nouveaux produits mis en rayon” ! »

Alors que faire ? Attaquer les industriels là où ça fait mal : au porte-monnaie, répond François-Michel. Certes, il existe déjà une taxe : « Ecoemballage (le fameux “point vert”). » Mais avec les « niveaux actuels très bas, on n’incite pas à l’allègement des bouteilles en verre, à la suppression des inutiles leaflets et autres stupides informations promotionnelles, à la recherche de la performance écologique. Bref, le levier est là… Manque les politiques courageux pour l’actionner » Autre moyen de pression soulevé par Yara : « ne pas hésiter à téléphoner au service consommateur des marques pour leur en toucher deux mots ».

Du dentifrice au kilo ?

D’autres propositions encore : demander à ce que les grandes surfaces proposent « du vrac, de la consigne », suggère mama11 – à propos du vrac, ne manquez pas la contribution poétique, nostalgique et italienne d’Eliodora – ou certains articles non périssables en gros conditionnement. Pourquoi pas « des pots de 1 kg » de dentifrice, s’interroge Lilinut « au lieu de devoir acheter de petits tubes ridicules » ?

Mais certains vont plus loin et remettent en cause la fréquentation même des supermarchés. C’est le cas de Chris qui a abandonné les grandes enseignes et déambule entre petits commerçants de quartier et épicerie bio. A l’arrivée, « je suis zen, j’ai rencontré des commerçants et des clients sympas, aucune caisse automatique, mes achats sont plus intelligents donc au total j’ai moins dépensé que du temps ou je passais une heure, stressée, au supermarché à remplir mon Caddie », raconte-t-elle. Attention, « certains passages dans les GMS sont plus ou moins inévitables, admet tout de même mama11 et, je dois bien l’avouer, pratiques quand on a des enfants, pas beaucoup de temps et une moyenne surface a proximité ! »

Contraintes et initiative

Gilles, lui, n’exonère pas les marques de leur responsabilité mais nuance leur manque d’efforts : « Quand Danone dit avoir mis trois ans pour enlever le suremballage de ses pots de yaourt Activa et Taillefine, on peut se gausser d’une réussite aussi modeste pour un temps aussi long. Mais quand on connait le packaging et les contraintes techniques qui s’y exercent, on comprend qu’il a vraiment fallu de l’énergie et des heures de recherche et développement pour y parvenir. »

Une dernière tendance se dégage de vos témoignages : milie et mama11 suggèrent « de laisser nos emballages au supermarché, après avoir réglé la note » et se posent une question : « Quid d’une journée où nos emballages viendront envahir les tapis de caisses ? ». « Une idée pour Terra eco ? », lance la première. En vérité, nous y réfléchissons sérieusement… et vous tenons au courant.