https://www.terraeco.net/spip.php?article13889
Changement climatique : Al Gore accuse les médias de négligence
jeudi, 18 novembre 2010 / Anne Sengès /

Correspondante de « Terra eco » en Californie, Anne Sengès est l’auteur de « Eco-Tech : moteurs de la croissance verte en Californie et en France », paru en novembre 2009 aux éditions Autrement.

Moins de 10% des articles écrits à l’occasion du sommet de Copenhague donnaient un éclairage scientifique sur le sujet du changement climatique. Une vérité qui dérange Al Gore.

Une analyse de l’institut Reuters pour l’étude du journalisme, centre de recherche sur les médias basé à l’Université d’Oxford en Angleterre, révèle que les journalistes de la presse écrite qui ont couvert le sommet de Copenhague sur le changement climatique en décembre 2009 se sont peu intéressés à la science. Seuls 10% des 400 articles étudiés (publiés dans 12 pays différents) ont accordé de l’importance à cet aspect du débat.

Al Gore a accusé sur son blog les médias de ne pas s’être acquittés de leur responsabilité qui est d’éduquer le public sur les problèmes affectant la planète. L’ancien vice-président américain - qui est devenu le chantre de la lutte contre le réchauffement climatique depuis le succès planétaire de son film « Une vérité qui dérange » - reproche notamment aux journalistes de n’avoir accordé de l’importance qu’à l’aspect politique des négociations au lieu de mettre en avant les arguments scientifiques et moraux présents dans ce débat.

L’étude révèle aussi que seuls les pays occidentaux ont publié les arguments des climato-sceptiques, les pays en voie de développement ne s’intéressant pas du tout à l’affaire du « climategate ». Autre enseignement de ce rapport édifiant : sur les 12 pays étudiés le Brésil et l’Inde sont les nations qui ont accordé le plus d’encre au sommet de Copenhague suivies par l’Australie et le Royaume-Uni alors que le Niger, la Russie et l’Egypte sont les pays qui s’y sont le moins intéressés.

Le rapport suggère aux climatologues de mieux communiquer avec les journalistes et aux médias de consacrer plus de sujets aux effets visibles du réchauffement climatique et aux moyens engagés pour lutter contre ce phénomène au lieu de se contenter de polémiquer sur le sujet.

A l’approche du sommet de Cancún, ce rapport est à méditer.