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La facture de Copenhague ? 1 000 milliards de dollars
mardi, 9 novembre 2010 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

Si vous pleurez l’échec du sommet sur le climat, sachez que les Etats devraient le faire aussi. Car plus ils attendent, plus la réforme du système énergétique mondial coûtera cher.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a endossé un costume de caissier. Et brandi au monde une lourde facture via son dernier rapport publié ce mardi : 1 000 milliards de dollars supplémentaires (720 milliards d’euros) d’ici à 2030 pour limiter l’ampleur du réchauffement climatique à 2°C. Pourquoi cette note salée ? Parce que les 192 têtes dirigeantes réunies au sommet de Copenhague en décembre 2009 n’ont pas réussi à signer un texte contraignant !

Ces 1 000 milliards sont à ajouter aux 10 600 milliards de dollars (7 650 milliards d’euros) déjà prévus par l’AIE dans son rapport de 2009. C’est donc au total une facture de 11 600 milliards de dollars (8 300 milliards d’euros) qu’il va falloir régler d’ici à vingt ans pour réformer la politique énergétique du monde (installations en énergie renouvelable, technologies moins gourmandes en carbone, etc.)

Pas de bol, dans le même temps, le PIB mondial devrait fondre de 1,9% et non de 0,9% comme l’Agence le prévoyait précédemment. Pour l’AIE c’est simple, les pays ont raté le coche : « Les réductions d’émissions nécessaires après 2020 coûteront plus que si des objectifs ambitieux avaient été adoptés plus tôt », regrette le rapport. Seule « une impulsion politique phénoménale », pourrait encore nous sortir de ce mauvais pas.

On s’en doute, il faudra du muscle pour mettre sur la table une telle somme. Mais au fait, 11 600 milliards de dollars, c’est quoi ? C’est juste un peu moins que le PIB des Etats-Unis en 2008 (14 400 milliards de dollars), quatre fois celui de la France (2 900 milliards de dollars), 700 fois celui de la Bolivie (16,6 milliards) et près de 1 800 fois celui d’Haïti (6,5 milliards). Les Etats n’ont plus qu’à sortir le porte-monnaie.

- Les PIB du monde sur le site du FMI