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Burger bio de Quick : vos réactions
lundi, 27 septembre 2010 / François Meurisse /

Rédacteur en chef édition

Il y a quelques jours, la chaîne de fast-food lançait sur le marché un cheeseburger bio. Une initiative innovante ou hypocrite ? Voici vos réponses.

Sont désignés équipiers du mois… les lecteurs de Terra eco ! Lundi dernier, nous vous demandions ce que vous pensiez de l’initiative de Quick de proposer à ses clients un « burger bio » et vos réactions ont afflué. Le moins que l’on puisse dire, c’est que certains n’y vont pas avec le dos de la cuillère (en plastique). Ainsi, sash28 estime qu’on est là face une tentative de « bio-washing » car « tout le monde met un petit coup de bio par ci par là juste pour vendre mais derrière tout ça, il n’y a que du marketing. Arrêtons de nous prendre pour des c... ».

Sur la page Facebook de Terra eco, Yann Cantin juge, lui, que du « bio fast-food, c’est un oxymore ». Pourquoi ? Tout simplement car « le bio n’est pas seulement un cahier des charges, mais aussi un respect qui ne trouve pas sa place dans un concept assimilé ou associé à la "malbouffe" », explique Ca’rsher.

« Impact environnemental »

A la sauce Florent, cela donne : « L’étiquette “bio” sert ici à rendre “écologique” un produit qui ne peut être durable. Aussi bio soit-il, le cheeseburger reste un produit à base de viande bovine, sans parler de l’impact environnemental du procédé de fabrication depuis les matières premières jusqu’au plateau, et des impacts sur la santé publique de ce type de restauration. » Au-delà de la question sanitaire, Jojo le mérou considère, lui, qu’une « démarche responsable passe avant tout par une démarche globale, un courage éthique et commercial et là, Quick est franchement dans le mou. Au niveau social, on frise le zéro absolu. »

Mais au fait, qu’est ce qu’il vaut vraiment ce burger ? Lecteur jusqu’au-boutiste, lucky75 est allé le goûter. Son expérience manque cruellement de saveur : « Franchement c’est un produit comparable aux autres, peut être un peu plus fade car avec moins de sauce. (…) Le sandwich reste donc sans sensation particulière, la digestion reste comparablement lourde » Verdict : « Du bio mais pas encore du bon »

« Le bio n’est pas nécessairement un produit de luxe »

Alors, tous anti-Quick les lecteurs de Terra eco ? Minute ! Pour bio’sf’air, « il faut encourager toutes les initiatives réelles. Il ne s’agit ici ni de "greenwashing", ni d’utilisation abusive de l’écologie », le but étant de « s’adresser à une population peu habituée à consommer du bio » Cette initiative « montre que le bio n’est pas nécessairement un produit de luxe réservé aux plus riches », renchérit yvesm, qui conclut en souhaitant à « Quick de vendre beaucoup de ces burgers » et d’être « copié par de nombreuses autres enseignes », ce qui permettrait « d’envisager un changement d’échelle des volumes des filières bio ».

Pas forcément une bonne idée, nuance grozelan car les filières bio « sont encore balbutiantes en France » et importer des quantités massives de viande ou de fromage annulerait « l’effet bénéfique du bio », à cause du transport. Voilà pourquoi, selon lui, « limiter l’offre à un ou deux produits » n’est pas une mauvaise idée, bien au contraire. Reste que « Cette initiative pourrait être prise au sérieux si elle venait à se généraliser en “option bio” sur l’ensemble des produits et sans durée déterminée. Sans quoi ce coup marketing ne serait qu’un simple "greenwashing" de plus… », pointe Florent.

La parole aux gourmets

La parole enfin aux gourmets Mandrake et Foulcan. Le premier, en connaisseur, assure qu’« un vrai hamburger, (…) ça ne se trouve pas chez Quick, mais dans les petits restos qui proposent un vrai repas US, avec de bons ingrédients, et sans mayonnaise ou autre sauce sucrée » Quant au second, sa définition du sandwich est claire : « Je ne vous parle pas de ces machins molasses, mais de pain craquant, de légumes croustillants et de viande tendre » Miam ! Vous nous invitez quand ?