Espérons que l’expression fasse date. Elle est de Patrick Artus, responsable économique de la banque d’investissements CDC Ixis, cité par Le Monde (31/12), et désigne un sentiment de plus en plus répandu parmi les observateurs économiques : celui d’une machine qui tourne à vide, et d’entreprises qui réalisent des profits comme certains beaux parleurs font de belles phrases : avec du vent. Dernier exemple en date : le rachat d’actions. Selon l’Autorité des marchés financiers, les firmes françaises y ont consacré 56 milliards d’euros en trois ans. Pourquoi cette manne gâchée ? Pour maintenir artificiellement leur cours en Bourse et conserver leurs plans de stock-options. Jusqu’à la caricature : Danone, par exemple, a dépensé plus en rachat de capital qu’en investissements industriels ! Ce qui fait dire à Patrick Artus que "les profits d’aujourd’hui ne financent plus les investissements de demain (...) [Ces rachats] hypothèquent donc l’avenir." Vivement le retour du "capitalisme avec projet" !