«  Reiser et l’écologie  », Glénat, 192 p., 19 euros.

Imaginez une aventure de Jeanine et Gros Dégueulasse chez Europe Ecologie, ça aurait de la gueule, non ? L’anthologie que Glénat consacre aux dessins écolos de Reiser nous fait regretter cette rencontre manquée. Avec le recul, la lucidité du dessinateur d’Hara Kiri et de Charlie Hebdo sur la société des années 1970 n’en paraît que plus éclatante. Ci-contre, la planche consacrée aux extractions offshore de pétrole résonne même brutalement après l’été gluant du golfe du Mexique.

Reiser a fait partie de l’équipe fondatrice de La Gueule ouverte, premier magazine écolo français. Il s’y défoulait contre la pollution, les excès de l’urbanisme, le nucléaire… Mais il n’oubliait pas aussi de partager ses expériences personnelles, ses tentatives pour construire un autre monde. Il croquait ainsi, sur des pages entières, l’équipement de sa maison en énergie solaire ou le fonctionnement des éoliennes. Toujours d’actualité quarante ans plus tard. Mieux vaut en rire. —

Vidéo :
 Reiser sur le toit de sa maison solaire