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10 fausses évidences sur la crise et la reprise économique
lundi, 20 septembre 2010 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

Doit-on s’assurer la confiance des marchés financiers ? Non. Diminuer les dépenses publiques pour réduire la dette ? Non plus. Et diminuer ces dépenses pour ne pas les faire payer par nos petits-enfants ? Non, non et non, répond un collectif d’économistes atterrés.

Septembre 2008. La banque Lehman Brothers fait faillite, révélant aux yeux du monde une crise financière qui allait plonger l’économie internationale dans une profonde récession.

Septembre 2010. La reprise pointe le bout de son nez, grâce notamment à l’injection de dépenses publiques dans le circuit économique. En Europe, les dirigeants s’attaquent désormais à la lutte contre les déficits publics. L’heure est au tour de vis budgétaire, pour éviter que les agences de notation ne dégradent la note souveraine des États ou que les spéculateurs ne s’attaquent à leur dette.

C’est contre cette politique de rigueur que plusieurs économistes français s’élèvent en publiant le manifeste des économistes atterrés. [1].

« L’économie est censée être au service de la construction d’un continent démocratique, pacifié et uni. Au lieu de cela, une forme de dictature des marchés s’impose partout. (...) Qu’on l’interprète comme le désir de “rassurer les marchés” de la part de gouvernants effrayés, ou bien comme un prétexte pour imposer des choix dictés par l’idéologie, la soumission à cette dictature n’est pas acceptable, tant elle a fait la preuve de son inefficacité économique et de son potentiel destructif au plan politique et social. », dénoncent ces économistes.

Selon eux, les mesures d’austérité vouées à calmer la spéculation sont « injustes », « inefficaces », et « irresponsables d’un point de vue politique, social, et même au strict plan économique ». Ils dénoncent le fait que « le nombre de fonctionnaires diminue partout, menaçant les services publics. Les prestations sociales, des Pays-Bas au Portugal en passant par la France avec l’actuelle réforme des retraites, sont en voie d’être gravement amputées ».

Alors que la crise a montré les failles de la finance, ils regrettent que « le logiciel néolibéral (soit) toujours le seul reconnu comme légitime ». Ils dénoncent donc dix fausses évidences économiques, et proposent vingt-deux contre-propositions. Pour que s’ouvre « un véritable débat démocratique sur les choix de politique économique en France et en Europe ».

Le texte complet, ouvert à signature, est disponible à cette adresse.