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La banque mondiale qui stocke notre passé
mercredi, 22 septembre 2010 / François Meurisse /

Rédacteur en chef édition

Face aux aléas du changement climatique, un Institut va recenser les méthodes ancestrales pour protéger eau, sols, habitats…

N’y voyez aucun passéisme, aucun esprit « c’était mieux avant ». Non, ce qui a présidé au lancement au printemps dernier de l’Institut des savoirs traditionnels internationaux en Italie, c’est une simple constatation : certaines pratiques respectueuses de la planète et de ses habitants se sont perdues en route. Alors à l’heure où le changement climatique inquiète, pourquoi ne pas regarder de plus près les systèmes ancestraux de recueil de l’eau de pluie ? Pourquoi ne pas réhabiliter les cultures en terrasses ? Ou remonter les murs en pierres sèches qui freinent l’érosion des sols et retiennent l’humidité ambiante ?

Quartiers troglodytes

Sous l’égide de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) et de la convention de l’ONU contre la désertification, l’Institut ouvrira ses portes dans trois ans à Bagno a Ripoli, à l’est de Florence. Mais dès à présent, il se propose de sauvegarder savoirs et savoir-faire. Comment ? D’abord en les répertoriant dans une banque de données en ligne qui consigne, région par région, les meilleures méthodes pour lutter contre les variations climatiques extrêmes, protéger les sols, améliorer l’habitat, l’agriculture, la sylviculture… D’après le président de l’Institut, l’architecte et consultant Pietro Laureano, ces traditions offrent un avantage inestimable : elles ne demandent que peu d’investissements. Il sait de quoi il parle : il a participé à la réhabilitation des sassi, deux quartiers troglodytes de Matera, dans le sud de l’Italie, célèbres pour leur gestion exemplaire de l’eau via des citernes de pierre. Désertés en 1952, ils sont de nouveau habités depuis 1986. —

- Le site de l’Institut des savoirs traditionnels internationaux