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Une place de parking ? Demandez à votre téléphone
mercredi, 22 septembre 2010 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

, / François Meurisse /

Rédacteur en chef édition

Une place de parking au bout du fil, cela fait rêver. Deux jeunes entreprises françaises ont inventé une solution technologique inédite. Paris et Toulouse testent ce futur joujou du conducteur stressé.

C’est peut-être l’une des activités les plus relaxantes qu’ait inventées l’être humain : chercher une place de parking en ville. Nous aimons tellement ça qu’au cœur des grandes agglomérations, cette quête représenterait de 30 % à 60 % du trafic total. On vous laisse imaginer les tonnes de CO2 émises à l’occasion de nos tours de piste façon hamster. Une étude française a chiffré à 70 millions d’euros annuels le coût des nuisances liées à la recherche d’une place : bruit, insécurité routière, pollution de l’air… (1) Pourtant, cette pratique urbaine si délicieuse pourrait connaître ses dernières heures. Tout cela à cause de deux jeunes entreprises françaises, Lyberta à Toulouse et SmartGrains à Paris. Leur idée ? Profiter des nouvelles technologies, des réseaux de capteurs sans fil qui communiquent entre eux et de la géolocalisation. Sur le terrain, des sondes placées sur un emplacement détectent l’arrivée ou le départ des véhicules, envoient l’information à un serveur, qui la répercute aux conducteurs. « Sur les parkings, l’information passe par des panneaux placés à leur entrée et à des endroits stratégiques. Pour la voirie, elle est transmise via GPS et des applications pour smartphones », détaille Cédric Gepner, cofondateur de SmartGrains. Le principe est sensiblement similaire pour Lyberta qui s’appuie sur des technologies développées par le Centre national d’études spatiales.

Pour le moment, ces entreprises en sont à la phase expérimentale. Mais les premiers retours sont positifs. Côté Lyberta, un premier test a été mené en juin à Toulouse sur quatre places et un autre devrait être mené sur une rue entière jusqu’en novembre. « Il nous permettra d’observer l’utilisation et l’attitude des habitants, mais aussi des commerçants et des livreurs », détaille le pédégé Patrick Givanovitch, qui annonce une commercialisation « au premier semestre 2011 ». La start-up SmartGrains a, elle, pris un peu d’avance. Cet été, elle a ouvert une zone test avec 60 places dans un parking près des Halles à Paris, elle équipe un parking entier de Levallois (Hauts-de-Seine) depuis début septembre et, surtout, elle finalise un accord avec l’un des plus grands centres commerciaux d’Europe – on parle de plusieurs milliers de places – en région parisienne. Objectif : une mise en place du système pour la fin d’année.

Embouteillages évaporés

A l’inverse des parkings, les zones de voirie sont plus complexes à équiper. SmartGrains va réaliser un essai en centre-ville, en novembre, à Issy-les- Moulineaux (Hauts-de-Seine), mais Cédric Gepner le reconnaît : « On cherche encore le modèle économique. » Même souci à Toulouse où le prix de l’installation du système Lyberta est évalué à environ 100 euros par place. Selon Patrick Givanovitch, les dépenses seront compensées par le temps gagné, les embouteillages évaporés et la pollution évitée – d’après les chiffres de SmartGrains, un parking de 500 places représente 120 tonnes de CO2 rejetées par an et leur système permettrait d’en éviter un tiers. En attendant, les villes de Paris, Nice et même Los Angeles ont déjà manifesté leur intérêt pour Lyberta et SmartGrains. —

(1) Etude réalisée par l’entreprise Sareco.