https://www.terraeco.net/spip.php?article1241
"Tous solidaires"
jeudi, 13 janvier 2005 / Edouard FLAM

Quelques jours pour mobiliser des dizaines de milliards de dollars à travers le monde. Particuliers, Etats, entreprises, associations, écoles, etc. On ne peut que se réjouir de l’élan de générosité envers les victimes du tsunami d’Asie du Sud. Mais cette surenchère a quelque chose de gênant. D’abord parce que, comme le rappelle l’Onu, s’il est bon de promettre, il est meilleur de tenir. Les victimes du tremblement de terre de Bam en Iran - où moins de 20% des promesses d’aides auraient été concrétisées à ce jour - en savent quelque chose. Ensuite, parce qu’on ne peut s’empêcher de poser cette question : si, au lieu de survenir pendant la trêve des confiseurs, le tsunami s’était abattu sur une région perdue et déserte de touristes, en pleine semaine d’élections présidentielles aux Etats-Unis, les victimes auraient-elles eu les faveurs des journaux télévisés ? Enfin et surtout, parce que le tsunami permanent - sida, paludisme, dette, commerce inéquitable - qui frappe l’Afrique a probablement tué plus de 200000 personnes, rien qu’entre le 26 décembre et aujourd’hui. Etant donné l’indifférence qui prévaut sur ce front depuis des lustres, la (nécessaire) mobilisation en faveur de l’Asie est un camouflet, car elle démontre que lorsque l’on sait et que l’on veut, on peut.