Face à l’incapacité des 27 à s’entendre, la Commission a dû trancher. Six maïs génétiquement modifiés seront autorisés à la commercialisation dans l’Union. Une décision controversée dans un dossier très épineux.

De guerre lasse, la Commission européenne a donné son feu vert ce mercredi à cinq maïs génétiquement modifiés et a renouvelé l’autorisation d’un sixième. Ces six-là pourront donc être vendus (et non pas cultivés) pendant dix ans sur les marchés de l’Union et serviront essentiellement à nourrir le bétail.

Au détour de cette décision, la Commission est loin de s’être fait 27 amis. En fait, c’est même l’absence de consensus entre les Etats membres qui a poussé l’institution à trancher. « La Commission fait une proposition pour autoriser la commercialisation. Les Etats doivent [ensuite] se prononcer à la majorité qualifiée et s’ils ne parviennent pas à s’entendre pour ou contre, la Commission est obligée de les autoriser », a expliqué l’un de ses porte-parole à l’AFP.

Ce n’est pas la première fois que la Commission semble un peu désemparée face à l’épineuse question des OGM. Le 13 juillet, elle avait formulé une étrange proposition. Elle offrait en clair de continuer à autoriser la culture d’OGM à l’échelle européenne – à condition qu’ils soient jugés inoffensifs par les experts sanitaires. Mais laissait à tout Etat le droit de restreindre ou de bannir complètement ces cultures sur son territoire. Une proposition mi-figue, mi-raisin qui faisait réagir violemment Jean-Luc Bennhamias, député européen MoDem, dans nos colonnes le 13 juillet. Reste à savoir si elle sera votée par les Etats membres.

Les OGM occuperont-ils un jour une place de taille dans les champs européens ? Pour le moment, ces cultures se concentrent principalement sur 5 pays : les Etats-Unis, l’Argentine, le Canada, le Brésil et la Chine, rappelait récemment notre directeur de la publication sur son blog. Et 5% des champs de la planète sont plantés d’OGM.

 Le point sur les OGM et la législation en vigueur sur le site de l’Union européenne