Après la mobilisation contre le nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes l’été dernier, un collectif d’activistes a ouvert ce jeudi 22 juillet un camp autogéré et écologique aux portes du Havre pour protester contre le groupe pétrolier Total.

La multinationale française constitue à leur yeux le « symbole international des grandes sociétés sans scrupules, exploitant et détruisant sans limites et dont les activités et les pratiques iniques mettent en péril le climat, les milieux naturels, les populations et vont à l’encontre du bien commun de l’humanité » selon leur communiqué de presse qui ne fait pas dans la nuance. Total est aussi l’un des premiers émetteurs de gaz à effet de serre en France. La raffinerie du groupe en Normandie figure parmi les 10 plus gros sites industriels en matière d’émissions de CO2 avec 3,9 millions de tonnes en 2009 (voir carte ci-dessous). Les militants comptent bien occuper le terrain ces jours prochains et plusieurs actions seront organisées depuis le Camp Action Climat du Havre d’ici le 1er août.

Organisée à quelques mois du sommet de Copenhague, la mobilisation de l’été dernier a connu un bel écho médiatique. Mais pas au point de faire reculer l’État qui vient d’ailleurs, le 15 juillet dernier - et en la personne de Dominique Bussereau, secrétaire aux Transports -, de signer le feu vert pour la construction du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-landes. Prendre pour cible le pétrolier français alors que BP s’est discrédité outre-Atlantique avec la marée noire du Golfe du Mexique aura-t-il plus d’impact ? A suivre.

La carte des sites industriels les plus émetteurs de CO2 dans l’Union européenne :