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Wikipédia, l’encyclopédie grand ouverte
jeudi, 2 décembre 2004
/ Pauline HERVE
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A la fois nouvel outil de référence et fascinante entreprise de partage des savoirs, Wikipédia est la première encyclopédie en ligne dont les lecteurs sont aussi les auteurs.
Il est temps de dépoussiérer la bibliothèque et de remiser la bonne vieille encyclopédie en 15 volumes. Voici venue l’ère de Wikipédia, une encyclopédie gratuite en ligne un peu particulière. Ni blog ni site Internet classique, c’est un "Wiki", terme hawaïen signifiant "rapide". Définition livrée par Wikipédia : "site web dynamique dont tout visiteur peut modifier les pages à volonté. Un premier auteur va rédiger un article, un second va le compléter, puis un autre va corriger une erreur qu’il aura remarquée en naviguant sur le site."
C’est grâce à l’Américain James Wales que chaque internaute peut jouer les Diderot ou d’Alembert et apporter sa petite pierre à l’édifice. Le concept, développé en 2001 par cet ancien trader de Chicago, s’inspire largement de la méthode open source. Celle-là même qui est mise en œuvre pour créer des logiciels libres de droits, auxquels des programmateurs du monde entier collaborent gratuitement, chacun améliorant tour à tour les innovations des autres. Le plus célèbre rejeton en est Linux, le plus sérieux concurrent de Windows sur le marché des systèmes d’exploitation.
Le fonctionnement de Wikipédia a beau être simple et collaboratif, il ne verse pas dans l’anarchie. Le fondateur a bien pris soin de poser les règles : interdiction d’utiliser des textes sous copyright, neutralité de ton maximum dans la rédaction. Difficile, cependant, de contrôler les articles déposés chaque mois par 1900 utilisateurs de cultures et d’opinions différentes. Le site affiche d’ailleurs noir sur blanc "ne pas pouvoir garantir la validité de toutes les informations" y figurant. Les puristes vont tiquer.
En fait, Wikipédia ne constitue que le point de départ du big-bang de la galaxie Wiki. James Wales a créé en 2000 la fondation Wikimédia, une organisation à but non lucratif. Pas d’employé à temps plein, pas de gros capital de départ, pourtant en un an la fondation a collecté plus de 100000 dollars grâce à la générosité d’accros du site. Ce butin permettra de rémunérer le serveur qui abrite le site, mais aussi de financer les projets de James Wales : le Wiktionary, les Wikibooks - des ouvrages gratuits en ligne -, et le Wikiquote, un dictionnaire des citations. Le but étant toujours, selon Wales, "d’offrir à chacun le libre accès à l’ensemble des connaissances humaines." Ambitieux. Mais à la vitesse à laquelle grandit Wikipédia, nous avons toutes les chances d’être étonnés.
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