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A quand des feux d’artifice verts ?
mardi, 13 juillet 2010 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

Les feux d’artifice, c’est bien beau mais ça pollue. Alors existe-t-il des recettes plus vertes pour célébrer dignement le 14 juillet ?

Les feux d’artifice ce n’est pas toujours joli, joli. Il y a trois ans, Terra eco rappelait que Paris utilise 3 tonnes de bombes pour son 14 juillet. Mais un feu d’artifice c’est quoi ? Une poudre noire (charbon, soufre et salpêtre) contenant un composé oxydant (souvent du perchlorate de potassium) qui libère de l’oxygène. Un composé réducteur joue, lui, les combustibles et produit la couleur grâce à des métaux : sodium pour le jaune, strontium pour le rouge, baryum pour le vert... Et c’est parti. « Oh la belle verte ! »

Verte ? Pas vraiment. Un feu d’artifice c’est aussi une petite bombe écologique chargé de produits toxiques. Il y a d’abord l’explosion qui libère des millions de particules de poussières et du gaz. Des particules, cinq fois plus polluantes que celles du smog, selon une étude de la ville de Montréal. Il y a aussi les métaux dédiés à la coloration des explosions qui, une fois dégagés dans l’atmosphère, pénètrent dans la terre ou l’eau et peuvent se révéler toxiques. Ainsi, l’antimoine – qui crée la couleur blanche - peut abîmer les poumons, le cœur ou l’estomac, explique le site Discovery. Le baryum – ingrédient indispensable des belles vertes – peut avoir des effets nocifs sur le cœur ou les intestins. Qui des perchlorates qui permettent la combustion ? En 2007, après une célébration, l’Agence américaine pour l’environnement prélevait des échantillons sur un lac en Oklahoma et relevait un niveau 1 000 fois supérieur à la normale, raconte le site Greenopia.

Risque-t-on tous de mourir au soir d’un 14 juillet trop illuminé ? C’est peu probable. « Les grands feux d’artifice produisent une concentration, certes brève mais néanmoins importante, de poussières fines et de composés métalliques colorants. Toutefois, une étude publiée en 2001 montre qu’en proportion annuelle, la pollution due aux feux d’artifice est moindre que celle liée à d’autres sources, comme le trafic », tempère l’Office fédéral de l’environnement suisse qui recommande néanmoins aux « personnes souffrant de maladies des voies respiratoires ou de maladies cardio-vasculaires » d’éviter ce genre de spectacle.

Reste que certains industriels planchent sur des recettes plus vertes. C’est le cas par exemple de la compagnie américaine DMD Systems qui remplace le perchlorate par des nitrates et utilise pour combustible de la nitrocellulose. Une option qui demande aussi moins de métaux pour produire les couleurs, explique le site More. Mais qui demeure néanmoins beaucoup plus coûteuse. Reste les déchets. Il y a quelques années, les artificiers se débarrassaient des restes dans la mer ou les lacs environnants. Aujourd’hui, certains sont plus attentifs. En France Arts et Feux, promet de rapporter tous les déchets liés à ses spectacles sur son site avant de les trier et d’incinérer les déchets pyrotechniques.