https://www.terraeco.net/spip.php?article11229
Le bio entre en gare
vendredi, 25 juin 2010 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

Après avoir séduit les particuliers dans les Amap et les magasins spécialisés, les paniers bio débarquent dans les halls de gare. Une initiative qui ravit les producteurs et les usagers. « Terra eco » est monté dans le premier wagon.

Mardi, 18h37. Agathe rentre en TER d’une journée de travail bien remplie. Encore un petit trajet dans le bus de 18h45 et elle sera à la maison. Cela lui laisse juste le temps de récupérer le panier de fruits et légumes bio auquel elle est abonnée. Le producteur du coin l’attend dans le hall de gare, entre le Photomaton et le distributeur de boissons. De la pure fiction, pensez-vous ?

Pourtant, depuis 2007, la SNCF ouvre certains de ses halls de gare aux légumes et vous permet d’ajouter des choux et des radis – garantis sans pesticides – à votre train-train. Inspiré du modèle des Amap (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne), ce système permet de recevoir chaque semaine un panier de fruits et légumes bio. Comptez entre 10 et 13 euros selon la taille du panier, avec un supplément de deux euros pour ceux qui ne sont pas abonnés.

Vive le fast-bio

D’abord réservée à l’Ile de France, cette opération s’étend peu à peu : plus de vingt tonnes de fruits et légumes sont vendues chaque semaine dans une soixantaine de gares françaises. 100 000 paniers ont déjà été distribués depuis le début de l’opération.

Pour les abonnés, c’est l’assurance de recevoir ses poires et ses melons bio en quelques minutes. « J’habite à quelques pas de la gare, donc pour moi c’est très pratique », explique Hervé. « Je mange toutes les semaines des produits que je n’aurais probablement pas acheté s’ils n’étaient pas aussi disponibles. » Le producteur, après s’être acquitté de frais de location auprès de la SNCF, est lui assuré de vendre chaque semaine une quantité fixe de légumes. Et sans intermédiaire. Laurent Jouve, agriculteur en Pays-de-la-Loire, vend ainsi en gare d’Ancenis (Loire-Atlantique) 50 de ses 350 paniers bio hebdomadaires (voir reportage ci-dessous).

Quelques légumes pour le personnel

Quant au personnel de gare, il semble apprécier, lui aussi.« Ça change du quotidien : c’est très vivant et cela nous permet de rencontrer de nouvelles personnes », explique Vincent Barreau, qui travaille en gare d’Ancenis. « Et Mr Jouve laisse souvent quelques fruits et légumes pour le personnel, donc nous sommes ravis ! »

Ci-dessous, un reportage en son et en images (mais sans l’odeur du basilic, désolés) en gare d’Ancenis.