https://www.terraeco.net/spip.php?article11147
Chez Petrobras, le brut offshore a encore de l’avenir
mercredi, 23 juin 2010 / Hélène Duvigneau

Alors que BP accumule les scandales et cherche désespérément 50 milliards de dollars pour financer les conséquences de l’explosion de sa plate-forme, le géant brésilien Petrobras, qui produit près du quart du brut offshore mondial, poursuit son développement fulgurant. Mardi, ses actionnaires ont donné leur feu vert à un ambitieux plan d’investissements - 224 milliards de dollars d’ici 2014 - ce qui suppose une recapitalisation pouvant monter jusqu’à 86 milliards dollars.

Certes la première émission d’actions - de l’ordre de 15 à 25 milliards de dollars - vient d’être reportée au mois de septembre. Les investisseurs privés, échaudés para le conséquence de l’explosion de la plate-forme pétrolière DeepWater dans le Golfe du Mexique, se montreraient-il plus timides ? Que nenni. Il s’agit simplement pour Petrobras de valider l’accord de transferts de droits d’exploitation avec l’Etat, son premier actionnaire. Car les actionnaires s’accordent tous sur l’importance de l’enjeu : exploiter le pétrole découvert au large des côtes, ce qui à terme pourrait propulser Petrobras au rang de 1er producteur mondial de brut, devant Exxon et BP.

Quand on se souvient qu’en 2001 une plate-forme Petrobras avait coulé, et qu’un cinquième des puits du Brésil se trouve à plus de 1 500 mètres de profondeur (ce qui ne lui laisse pas droit à l’erreur), on peut s’étonner des projets offshore du géant brésilien. C’est oublier que ce pétrole offshore représentait déjà près de 30% de la production mondiale de brut en 2008, selon l’Institut français du pétrole, et compte pour 20% des réserves estimées de la planète. Fort de ses nouveaux gisements, le Brésil vise, comme son voisin vénézuelien, les marchés à l’export. Dans ce contexte, inutile de dire qu’un moratoire à l’américaine sur les forages en haute mer n’est pas à l’ordre du jour.

- Le forage en eaux profondes selon Petrobras