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Pas d’écologie qui vaille sans démocratie
mercredi, 16 juin 2010 / Hélène Duvigneau

Embarquée 12 jours en Chine dans un trip de luxe pour journalistes, organisé par la Fondation des échanges Chine-États-Unis (China-U.S. Exchange Foundation), Shikha Dalmia explique dans le magazine Reason qu’il n’y aura pas d’authentique politique environnementale en Chine sans contrôle démocratique. Surprise de débarquer dans un pays plus « clean » que ce à quoi elle s’attendait, avec un seul regrettable brouillard londonien aperçu dans la ville de Yiwu, l’éditorialiste affirme que la politique environnementale chinoise est avant tout « fondée sur le prestige » et vise d’abord à impressionner ses ouailles ainsi que l’étranger. Pour elle, le problème de la Chine n’est donc pas tant la dégradation de son environnement que de faire progresser dans le bon sens sa politique environnementale.

Or pour mener une politique environnementale qui tienne vraiment compte des intérêts de la population, il y a selon elle un obstacle de taille : le « système politique moribond chinois ». « Les régimes autoritaires ont une tendance bien connue à asseoir leur prestige et leur légitimité à travers des projets massifs d’investissements publics. » La particularité de la Chine étant d’inclure dans ces investissements des projets dits « verts », comme la transformation de Pékin pour les JO (fermetures d’usines polluantes, détournement des eaux pour alimenter la capitale), etc. Or ces mesures particulièrement radicales sont loin d’être en adéquation avec les besoins des gens, et ne pourront l’être, conclut Shikha Dalmia, sans une meilleure représentation de ses intérêts.