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Où trouver une place de parking ? Demandez à votre téléphone
mercredi, 16 juin 2010 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

Finie la galère pour se garer. C’est en tout cas ce que promet une société toulousaine qui développe un procédé de géolocalisation des places de stationnement disponibles. A l’arrivée des économies et des émissions de CO2 en moins.

8 heures du matin, les enfants sont à l’école. C’est l’heure d’aller au travail pour Antoine. La boule au ventre, il sait qu’il va tourner avec sa voiture de longues minutes pour se garer et émettre plusieurs kilos de CO2. Tout ça pour ne même pas être sûr d’arriver à l’heure. Une entreprise toulousaine a peut-être trouvé la solution à son problème : elle a conçu un système de géolocalisation des véhicules qui indique en temps réel où trouver une place de parking disponible.

« De petites sondes seront installées dans le bitume à quelques centimètres de profondeur afin de détecter si les places sont libres ou non et seront toutes reliées à un ordinateur central », explique Patrick Givanovitch, pédégé de la société Lyberta qui va commercialiser le système. Les informations pourront ensuite être consultées en direct sur l’écran d’un smartphone ou reçues par SMS. Le dirigeant envisage même de doter les utilisateurs inscrits de badges leur permettant de payer en direct et à la minute leur stationnement. Les autres pourront bien sûr utiliser les bons vieux horodateurs.

Un premier test, concluant, a été mené la semaine dernière à Toulouse sur quatre places de stationnement. Une expérimentation devrait ensuite être réalisée sur une rue entière en octobre et novembre. « Cela nous permettra d’observer pendant deux mois l’utilisation et l’attitude des habitants mais aussi des commerçants et des livreurs », détaille Patrick Givanovitch qui annonce une commercialisation « au premier semestre 2011 ».

100 euros par place de stationnement

Le coût total du dispositif est impossible à évaluer pour l’instant avec certitude, à l’échelle d’une grande ville. Mais il pourrait s’élever à environ 100 euros par place de stationnement. Reste à savoir combien de places seront concernées… Difficile d’imaginer en effet Paris doter ses 785 000 places de sondes à ce prix. Mais selon le patron de Lyberta, les dépenses seront compensées par le temps gagné et les embouteillages et la pollution évités. Il assure en effet qu’environ 60% du CO2 émis dans les centres-villes seraient dus au temps de recherche de stationnement.

Une étude menée par l’entreprise Sareco chiffre, elle, à 70 millions d’euros par an le coût des nuisances liées à la recherche d’une place en France : bruit, insécurité routière, pollution de l’air. Et encore, elle ne prend pas en compte l’impact sur l’effet de serre et la congestion des villes. Il faut également ajouter les 70 millions d’heures cumulées perdues par les automobilistes que la société spécialisée dans l’ingénierie du stationnement évalue à 600 millions d’euros !

Des techniques issues de recherche spatiale

Les villes de Paris, Nice et même Los Angeles auraient déjà manifesté leur intérêt pour le système de Lyberta. Le procédé s’inspire en effet de techniques – uniques au monde selon Patrick Givanovitch – développées et brevetées dans le cadre de la recherche spatiale au Centre national d’études spatiales.

La mairie de Toulouse est elle aussi intéressée mais reste prudente. « Nos services réalisent actuellement une étude de faisabilité », indique Bernard Maquié, adjoint au maire à la mobilité et aux déplacements. « Le système sort du laboratoire. Il fonctionne bien mais il faut maintenant le valider sur toute une agglomération et s’assurer de son utilité pour une ville comme la nôtre qui dispose déjà d’horodateurs reliés en réseau », confie-t-il. Pas sûr non plus que la Commission nationale de l’ informatique et des libertés voie d’un très bon œil un système de badges qui permet de savoir exactement où les utilisateurs stationnent. En attendant, un système sûr et économique existe pour rejoindre la plupart des centres-villes sans avoir à se garer : Antoine, prends les transports en commun !