La délocalisation touche aussi les moutons ! La société Benetton fait paître les siens - près de 280000 bêtes - au sud de l’Argentine sur les 900000 hectares de terres dont elle se dit propriétaire et où elle emploie 600 personnes. Problème : sur ces terres vivent des communautés indigènes, les Mapuche, qui revendiquent la propriété de ces territoires, depuis des siècles. En mai dernier, un couple de Mapuche avait même dû plier bagages après une décision de justice estimant qu’ils usurpaient 385 hectares. Le prix Nobel de la paix, Adolfo Perez Esquivel, a pris leur défense dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien italien La Reppublica. Cette semaine, Benetton a finalement proposé de "céder" 2500 hectares aux Mapuche et a désigné Perez Esquivel "garant des terres". Les aborigènes ont refusé, et Perez Esquivel a souligné que "personne ne peut être garant des terres qui ont toujours appartenu aux Mapuche, et encore moins un prix Nobel de la paix." La lutte des Mapuche n’est pas près de prendre fin. En Argentine, 17 millions d’hectares sont ainsi entre les mains d’étrangers.